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Paris : dans le 19ème arrondissement, les nuits froides des "enfants du tunnel"

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Paris : dans le 19ème arrondissement, les nuits froides des "enfants du tunnel"
Paris : dans le 19ème arrondissement, les nuits froides des "enfants du tunnel" Paris : dans le 19ème arrondissement, les nuits froides des "enfants du tunnel"
Article rédigé par France 2 - S.Bernuchon, E.Sizorols, E.Noël
France Télévisions

Alors que le froid et l'hiver s'installent progressivement, plus de 200 migrants ont été vendredi 10 décembre, en début de matinée, évacués d'un tunnel où ils campaient entre Paris et Saint-Denis, depuis plusieurs semaines. La solidarité s'était mise en place afin de leur venir en aide. 

Sous le périphérique parisien, à deux pas des immeubles du 19e arrondissement, une centaine de migrants a trouvé refuge sous un tunnel. Durant la venue des équipes de France Télévisions, des familles dorment dans des tentes, avec de jeunes enfants. Un couple dit avoir fui des persécutions en Côte d'Ivoire avec ses deux filles, la dernière a seulement un an. "On ne demande que l'hébergement. On voudrait être hébergés, et travailler, ne pas être réduits à de simples mendiants ici", confie la mère de famille. Tous affirment ne pas obtenir de places dans des hébergements d'urgence, déjà saturés.

"Ce qu'on veut pour ces personnes-là, c'est une dignité"

Depuis un mois et demi, des riverains leur viennent en aide, afin de déposer des produits de première nécessité. Il fait à peine trois degrés, une voisine et son fils de cinq ans sont venus apporter des vêtements chauds et quelques douceurs. "Lorsque j'ai vu ces petits bouts dans les poussettes, je n'en ai pas dormi de la nuit, confie Fatoumata Dembélé, une habitante du XIXe arrondissement. C'est vrai qu'en tant que maman, forcément je pense à mes enfants qui sont au chaud, ça fait énormément de peine." Myriam Foucher vient ici tous les jours, et a régulièrement alerté les autorités avec d'autres riverains : "Ce qu'on veut pour ces personnes-là, c'est une dignité." Après deux semaines passées sous le tunnel, deux familles seront hébergées dans un gymnase.

La mobilisation des voisins aura finalement porté ses fruits : après 45 jours, 237 personnes, dont 40 familles, ont été mises à l'abri vendredi 10 décembre dans des centres d'hébergements - même s'ils ignorent pour combien de temps.

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