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Opérations de sauvetage de migrants dans la Manche : cette année, il y a eu "167 tentatives ou traversées qui impliquent 1 501 migrants"

Le lieutenant de vaisseau Marine Monjardé, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, intervient sur franceinfo après deux opérations de sauvetage menées en moins de 24 heures.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des migrants embarqués sur un canot recueillis par la marine britannique dans la Manche le 18 février 2019 (illustration). (HANDOUT / SNSM)

Depuis le 1er janvier, il y a eu "167 tentatives ou traversées [de la Manche] qui impliquent 1 501 migrants" a annoncé sur franceinfo mercredi 28 août le lieutenant de vaisseau Marine Monjardé, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, alors que deux opérations de sauvetage de migrants ont été menés en moins de 24 heures. Mardi, 22 migrants, dont 11 enfants qui tentaient de rejoindre l’Angleterre ont été secourus par les autorités maritimes. Autre opération, mercredi matin au large de Calais. "Tous ont été récupérés sains et saufs", a indiqué le lieutenant de vaisseau


franceinfo : Comment s'est déroulée l'opération de sauvetage de mercredi ?

Marine Monjardé : C’était une opération de sauvetage de 25 migrants. Ils étaient en panne, et c’est eux-mêmes qui ont prévenu le Samu qui a relayé ensuite au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Gris-Nez. Le Cross a alors lancé une opération de recherche et de sauvetage. Il a engagé les moyens disponibles dans la zone. L’embarcation était sur un banc de sable entouré d’eau. L’opération ne pouvant donc pas se faire par la mer, c’est l’hélicoptère dauphin qui est intervenu pour hélitreuiller les passagers en difficulté. Ils étaient en danger parce que les risques d’isolement par la marée sont réels. À compter du 30 août, nous entrons en grande marée, une vigilance plus importante encore sera donc menée entre le 30 août et le 3 septembre. Les conditions météo dans la zone sont difficiles, la température de l’eau est plutôt basse donc le risque d’une hypothermie par exemple est réel pour ces gens qui n’ont pas de sens marin. Ceux d’hier et ceux de ce matin ont tous pu être récupérés tous sains et saufs. Ceux qui avaient pu nécessiter une attention particulière ont été pris en charge par les pompiers.

Y a-t-il eu une multiplication ces derniers mois de ces tentatives de traversée de la Manche ?

Sur l’année 2019, on en est à 167 tentatives ou traversées, qui impliquent 1 501 migrants. En 2018, on était à 78 cas de tentatives ou de traversées pour 586 migrants. 2018, il y avait déjà eu un pic en fin d’année plus important. Le phénomène en lui-même est apparu début 2016.

Que faites-vous pour éviter tout risque et pour surveiller la zone ?

Notre dispositif est à la fois à terre avec la surveillance mise en place par les sémaphores de la marine nationale Ils surveillent l’ensemble des approches maritimes : il y en a 14 sur toute la façade Manche-mer du Nord. Vous avez aussi deux centres régionaux d’opération de surveillance et de sauvetage. [Il y a également] les brigades de gendarmerie maritime qui patrouillent pour la partie sous responsabilité préfecture maritime. Et en mer, nous avons des unités qui naviguent beaucoup plus régulièrement et des unités aériennes qui survolent la zone pour repérer. Les moyens ont déjà été renforcés depuis le début de l’année 2019.

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