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Migrants : un quart des étrangers placés en centres de rétention sortent de prison, selon un rapport de cinq associations

Les défenseurs des migrants déplorent "un recours banalisé à la rétention, de manière trop souvent abusive et parfois dans des conditions indignes".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le centre de rétention administratif (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le 2 mars 2023. (CORINNE SIMON / HANS LUCAS / AFP)

Les directives de Gérald Darmanin sur les placements d'étrangers en situation irrégulière en centres de rétention administrative (CRA) ont provoqué une recrudescence des enfermements après une peine de prison. C'est ce qu'affirment, mercredi 26 avril, des associations de défense des migrants.

Le rapport annuel de ces cinq associations, dont la Cimade et France terre d'asile, précise qu'en 2022, près d'un quart des étrangers (26,6%) en CRA ont été placés en rétention directement à leur sortie de prison dans les 25 CRA que compte la France (dont quatre en Outre-Mer). Cette proportion s'est accrue sur l'année en raison des directives du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Un recours banalisé à la rétention"

L'expulsion des délinquants étrangers constitue l'une des priorités d'un projet de loi du gouvernement sur l'immigration, qui a cependant été retiré de l'ordre du jour du Parlement. Dans une chasse déclarée au "trouble à l'ordre public", les défenseurs des migrants déplorent depuis "un recours banalisé à la rétention, de manière trop souvent abusive et parfois dans des conditions indignes".

Les CRA recensent davantage de personnes qui auraient pu se prévaloir d'un droit de séjour sur le territoire français, enfermées pour des motifs parfois "dérisoires", tels que des regards "suspicieux" autour de soi ou un crachat sur le trottoir, listent les associations.

"Pour à peu près tout et n'importe quoi, on va désormais justifier un placement en rétention pour une prétendue menace à l'ordre public", une notion qui reste floue, commente auprès de l'AFP Dalia Frantz, responsable de la rétention à la Cimade. Et de préciser que cette tendance "se poursuit" depuis début 2023.

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