Migrants : le durcissement de leur accès aux soins fâche les associations
Le gouvernement veut durcir les conditions d'accès à l'aide médicale d'État et propose trois mois de carence avant d'accéder aux soins de base. Les députés LREM en appellent à l'humanité et les associations qui aident les migrants sont en colère.
Des dizaines de tentes sont entassées sur une aire de jeu pour enfants à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Dans un camp de migrants aux conditions d'hygiène catastrophiques, les occupants afghans, soudanais ou érythréens sont contraints de manger à même le sol, avec un seul robinet en guise de salle de bain. "Regardez, tout est sale. Et si vous voulez aller aux toilettes, c'est encore pire. Il y en a seulement deux pour 500 personnes", explique un migrant.
"Ça va tuer des gens"
Dans ce contexte sanitaire, les migrants peuvent bénéficier de la Puma (Protection universelle maladie) pour se faire soigner gratuitement. C'est le cas de Fahim Nazari, un afghan de 25 ans qui souffre de graves problèmes oculaires. Il a consulté un spécialiste fin octobre 2019 dans un hôpital parisien. "J'ai un problème aux yeux. On m'a dit qu'en France il y avait de bons hôpitaux et de bons docteurs", explique le demandeur d'asile.
Le durcissement des conditions d'accès aux soins annoncé mercredi 6 novembre par le gouvernement préoccupe les associations qui tirent la sonnette d'alarme. "Ça va tuer des gens malades, blessés. Les gens ne meurent pas qu'en traversant la méditerranée. Ils meurent aussi aux portes de Paris", souligne Philippe Caro, membre du Collectif Solidarité Migrants Wilson. L'aide médicale d'État coûte chaque année plus de 900 millions d'euros, soit 0,6% de ce qu'il dépense chaque année en matière de santé.
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