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Migrants : en désaccord avec Angela Merkel, le ministre allemand de l'Intérieur menace de démissionner

Horst Seehofer, président de la CSU et ministre de l'Intérieur, est en conflit ouvert avec la chancelière allemande sur la question des migrants.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, le 2 juillet 2018 à Munich (Bavière). (CHRISTOF STACHE / AFP)

Il met sa démission dans la balance. Le ministre de l'Intérieur de l'Allemagne et président du parti CSU, Horst Seehofer, a offert, dimanche 1er juillet, de démissionner de ses fonctions gouvernementales et politiques. "J'ai dit que je remettais les deux postes à disposition et que j'exécuterai cette décision dans les trois jours à venir", a-t-il déclaré dans la nuit de dimanche à lundi.

Dans l'intervalle, des discussions de la dernière chance au plus haut niveau sont prévues lundi après-midi entre son parti et la formation de centre-droit de la chancelière Angela Merkel (CDU) "dans l'espoir de trouver un accord", explique Horst Seehofer. Au centre du bras de fer : la politique de la chancelière à l'égard des migrants, que le parti bavarois très conservateur veut à tout prix durcir.

Une crise qui menace la majorité gouvernementale

Plus précisément, le conflit porte sur le traitement des migrants arrivant en Allemagne mais déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE. Le ministre veut les refouler à la frontière, ce que refuse Angela Merkel pour ne pas créer "d'effet domino" en Europe.

Devant les cadres de son mouvement, Horst Seehofer a évoqué dimanche trois scénarios. Il a indiqué qu'il pouvait soit rentrer dans le rang, soit passer outre les objections d'Angela Merkel et imposer de son propre chef les refoulements aux frontières – ce qui entraînerait toutefois son limogeage et l'éclatement du gouvernement de coalition – ou enfin démissionner. Option qu'il privilégie donc à ce stade.

Un départ aurait des conséquences potentiellement graves pour l'avenir du gouvernement allemand. La question serait alors de savoir si le parti du ministre quitte lui aussi, ou non, la coalition. Dans pareil cas, la chancelière se verrait privée de majorité à la chambre des députés, avec sans doute à la clé des élections anticipées.

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