Merkel, Cameron… Quand les leaders européens réagissent à la crise des migrants
Après des mois de crise et de tergiversations, quelques dirigeants cèdent à la pression populaire et assouplissent les conditions d'accueil des migrants.
Le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz, appelle l'Union européenne à "ouvrir les yeux", samedi 5 septembre. Selon lui, la longue marche des migrants qui ont quitté Budapest, en Hongrie, pour rejoindre l'Autriche et l'Allemagne, prouve "à quel point c'est le bazar en Europe". "J'espère que cela va réveiller" les dirigeants européens car "cela ne peut pas continuer comme ça", a-t-il ajouté, en arrivant à une réunion de l'UE à Luxembourg.
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La Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne rejettent toujours à la mise en place de quotas de répartition, mais certains leaders semblent revenir sur leurs positions, quant à l'accueil de migrants, notamment ceux qui fuient la guerre en Syrie.
Angela Merkel, héroïne des réfugiés syriens
Berlin a annoncé, mardi 25 août, l'arrêt des renvois des demandeurs d’asile syriens vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’Union européenne, prévu par les accords de Dublin. La Commission européenne a salué un "acte de solidarité européenne". "Cela constitue une reconnaissance du fait que l’on ne peut laisser les Etats membres situés aux frontières extérieures gérer seuls le grand nombre de demandeurs d’asile cherchant refuge en Europe", a commenté la porte-parole de la Commission européenne, Natasha Bertaud. L'Allemagne est la seule à avoir pris cette décision parmi les Etats membres.
La chancellière n'a jamais été aussi populaire hors de ses frontières. En quelques jours, les réseaux sociaux ont été inondés de photomontages à son effigie, accompagnés de "nous t'aimons". Sur Facebook et Twitter, des internautes syriens ont même qualifiée de "Sainte", celle qui, quelques semaines plutôt, passait pour le bourreau de la Grèce.
Syrian friends on FB are sharing this "We Love You" image of #Merkel to thank her for receiving Syrians in #Germany pic.twitter.com/lhLg7Lej0m
— Jenan Moussa (@jenanmoussa) August 25, 2015
David Cameron prêt "à en faire davantage"
Le Royaume-Uni est finalement prêt à "en faire davantage" pour surmonter la crise des migrants en Europe, a annoncé vendredi le Premier ministre, David Cameron. "Face à l'ampleur de la crise et à la souffrance des gens, je peux annoncer aujourd'hui que nous en ferons davantage, en accueillant des milliers de réfugiés syriens supplémentaires", a-t-il dit devant la presse à Lisbonne, après un entretien avec le Premier ministre portugais, Passos Coelho.
"Nous poursuivons notre démarche qui consiste à aller les chercher dans les camps de réfugiés", a-t-il relevé, faisant allusion aux camps du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés à la frontière syrienne. "Cela leur offre une voie plus directe et plus sûre vers le Royaume-Uni, leur évitant de prendre le risque d'un voyage hasardeux qui a fait tant de morts", a-til ajouté.
Critiqué pour son manque d'implication dans la crise des réfugiés, David Cameron a cédé ainsi à la pression croissante d'une opinion publique très remontée en Grande-Bretagne, qui réclame davantage d'aide aux migrants
Le Premier ministre finlandais propose sa maison
Le Premier ministre finlandais Juha Sipilä s'est proposé, samedi, d'héberger des réfugiés dans sa maison de campagne. Située à Kempele, à 500 km au nord de la capitale, "ma maison sert peu actuellement", a justifié le chef du gouvernement centriste, qui a déjà lancé de multiples appels aux Finlandais pour se montrer solidaires envers ceux qui arrivent dans le pays.
"J'espère que cela deviendra une sorte de mouvement populaire qui donnera envie à beaucoup de prendre leur part de responsabilité dans cette crise du logement des réfugiés. Je veux apporter ma pierre à l'édifice pour montrer que la Finlande est un pays multiculturel", a-t-il déclaré.
Les capacités d'accueil de la Finlande pour demandeurs d'asile sont actuellement saturées, le pays recevant un flux inhabituel de réfugiés qu'il n'avait pas anticipé. Vendredi, le gouvernement a porté à 25 000 à 30 000 son estimation du nombre de demandes d'asile en 2015, soit sept à huit fois plus qu'en 2014.
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