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Des associations demandent à l'ONU d'enquêter sur le traitement des migrants mineurs en France

Les associations affirment que de nombreux migrants adolescents arrivant chaque année en France sont victimes d'un "déni de minorité".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des jeunes dans un camp de migrants, à Paris, le 2 juillet 2020. (JULIE LIMONT / HANS LUCAS / AFP)

Plusieurs associations ont annoncé, lundi 3 mai, avoir saisi le Comité des droits de l'enfant de l'ONU pour réclamer une enquête sur le traitement des mineurs étrangers isolés en France. Ils seraient, selon elles, victimes de "violations graves et systématiques" de leurs droits. La saisine, réalisée par le Conseil Français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade), a été jugée recevable, selon un communiqué d'Utopia 56, l'une des nombreuses associations qui soutiennent cette démarche.

Ces associations affirment que de nombreux migrants adolescents arrivant chaque année en France sont victimes d'un "déni de minorité". Ils sont fréquemment déclarés majeurs et ne relevant donc pas de la protection de l'enfance, lors d'examens qui incluent notamment des tests osseux controversés, que le Conseil constitutionnel a validés tout en soulignant qu'ils comportent "une marge d'erreur significative".

Un dispositif de mise à l'abri insuffisant

Ces mineurs non accompagnés (MNA), dont les départements ont la charge, subissent également "des inégalités de traitement (...) au sein du territoire français", souligne Utopia 56. Fin mars, la Défenseure des droits a par exemple publiquement critiqué le département des Bouches-du-Rhône, qui ne respecte pas ses obligations légales pour mettre immédiatement à l'abri un jeune en attendant son évaluation. Dans ce département, les délais d'attente peuvent aller "jusqu'à cinq mois". Elle a aussi déploré "le caractère structurellement sous-dimensionné du dispositif de mise à l'abri MNA", qui "perdure depuis plusieurs années" dans ce département du sud-est de la France.

Un reproche également formulé de longue date par les associations. Dans son communiqué, Utopia 56 dénonce "l'insuffisance des ressources financières, humaines et matérielles allouées par l'Etat aux départements", ainsi que "l'absence d'une autorité de contrôle ou de coordination nationale effective". Si une enquête est effectivement ouverte, les conclusions onusiennes ne pourront pas forcer la France à modifier sa politique, a expliqué à l'AFP le fondateur d'Utopia 56. "Mais ça va être contraignant pour l'Etat français, au moins en termes d'image", espère-t-il.

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