Migrants : "l'Ocean Viking" reprend ses sauvetages en Méditerranée après trois mois d'arrêt
"Il y a une augmentation drastique des départs" et "notre rôle est de sauver des vies en Méditerranée centrale", explique Nicholas Romaniuk, qui coordonne les opérations de secours en mer.
Le navire humanitaire Ocean Viking, de l'association SOS Méditerranée, est reparti en mer lundi 22 juin après trois mois d'arrêt en raison de la crise sanitaire, pour reprendre ses sauvetages entre l'Europe et la Libye, que les migrants continuent de fuir au péril de leur vie.
Le bateau-ambulance, successeur de l'emblématique Aquarius, a quitté vers 8h30 (6h30 GMT) son port d'attache, celui de Marseille, pour se diriger vers la Méditerranée centrale, route migratoire maritime la plus meurtrière du monde, où il s'attend à trouver de nombreux naufragés dont même le coronavirus n'a pas freiné l'exode.
"Il y a une augmentation drastique des départs" et "notre rôle c'est de sauver des vies en Méditerranée centrale, où il y a un vide entre la Libye et les pays européens" qui n'y assument pas leur mission de secours, estime Nicholas Romaniuk, qui coordonne les opérations de secours en mer.
Eviter que le Covid-19 ne se propage à bord
Les dernières données du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) confortent ce constat. Entre début janvier et fin mai, les tentatives de traversées au départ de la Libye ont augmenté de 150%, comparé à la même période l'an dernier, soit 8 311 personnes qui ont pris la mer sur des embarcations de fortune contre 3 712.
"Pendant des années, on a dit qu'ils partaient parce qu'il y a des ONG" en mer, note Nicholas Romaniuk, rappelant que plus aucun bateau humanitaire ne naviguait dans la zone pendant plusieurs semaines durant la pandémie. "On n'était pas là et on peut désormais dire catégoriquement que les gens traversent quand même !" tranche-t-il.
Le retour de l'Ocean Viking s'accompagne d'un défi supplémentaire : éviter que le virus ne se propage sur le bateau. Pour cela, SOS Méditerranée a mis en place un strict protocole, de l'équipement quasi-chirurgical pour les marins-sauveteurs à un sas de décontamination à bord, en passant par des places d'isolement dans des conteneurs en cas de besoin.
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