Migrants : le gouvernement hongrois veut déployer l'armée à la frontière serbe
La construction d'une clôture de barbelés, qui doit être achevée le 31 août, ne suffit pas à tarir l'afflux de migrants en provenance de Serbie qui tentent de traverser la frontière hongroise pour mettre un pied dans l'Union européenne. A Budapest, le gouvernement durcit le ton. Il a annoncé l'envoi à partir du 5 septembre de 2.000 policiers sur place et le parti au pouvoir veut aller plus loin : il compte demander au Parlement d'autoriser l'envoi de l'armée pour aider à contenir le flux de migrants. "Les migrants illégaux deviennent de plus en plus agressifs, nous ne pouvons pas tolérer ce qui s'est passé à Roszke, nous ne pouvons pas accepter cette agression ", proclame Szilard Nemeth, vice-président de la Commission parlementaire à la Sécurité nationale, membre du Fidesz, le parti du président Viktor Orban. Le vote sur la question pourrait avoir lieu le 3 ou le 4 septembre.
Sur le terrain, la tension est également montée d'un cran. A Roszke, près de la frontière avec la Serbie, la police a tiré mercredi des gaz lacrymogènes pour disperser 200 personnes qui refusaient de se soumettre à des relevés d'empreintes digitales. Ils voulaient partir sans attendre après avoir entendu que l'Allemagne allait assouplir ses règles d'accueil pour les réfugiés fuyant la guerre en Syrie. Venus d'Afghanistan, de Syrie ou du Pakistan pour la plupart, ils étaient 2.500 à vouloir entrer en Hongrie mardi, dont 500 enfants. Avec plus de 140.000 arrivées depuis le début de l'année, la Hongrie doit faire face à afflux deux fois plus important que l'année précédente.
Sommet européen
Des responsables de l'Union européenne doivent rencontrer leurs homologues des Balkans ce jeudi à Vienne pour un sommet à l'ordre du jour chamboulé. Angela Merkel et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini figureront au tour de table pour évoquer la pire crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, entre la Hongrie, la Méditerranée, où 10 opérations de sauvetage ont été lancées pour secourir des naufragés, et la Pas-de-Calais, où les trains pour la Grande-Bretagne sont régulièrement pris d'assaut.
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