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La peur, le chagrin et la colère s'expriment à Liège, au lendemain de l'attaque qui a fait trois morts

La ville belge de Liège s'est figée pour une minute de silence mercredi à 13h, au lendemain de l'attaque meurtrière survenue en centre-ville. Les victimes sont deux policières et un jeune homme de 22 ans. 

Article rédigé par Pierre Benazet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les premiers hommages aux trois victimes de l'attaque à Liège, le 29 mai 2018. (ERIC LALMAND / BELGA MAG / AFP)

L'émotion est vive mercredi 30 mai à Liège (Belgique) au lendemain de l'attaque qui a fait trois morts en centre-ville. Les faits se sont déroulés dans un secteur passant et commerçant, où deux des victimes, des policières, étaient connues. 

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Joris était dans sa camionnette mardi à 10h30 sur le boulevard d’Avroy, alors que deux policières viennent d’être tuées, ainsi que le jeune passager d’une voiture. "Il y avait une maman qui courait et elle avait des taches de sang sur elle. Elle disait : 'Il a tué mon fils dans la voiture'", témoigne-t-il, précisant avoir vu le tueur. "Il avait deux armes en main et après je me suis baissé." Sur cette artère du centre de Liège, les témoins de l'attaque étaient nombreux et certains habitants ou salariés connaissaient les deux policières, comme Jean-Luc dont le bureau est situé sur le boulevard.

On ne peut pas dire qu’on a eu peur. On est choqués parce que ce sont des gens qu’on voyait dans le quartier. On est malheureux pour eux, pour leurs familles.

Jean-Luc, à Liège

à franceinfo

Selon Jean-Luc, les deux policières passaient dans le quartier pour verbaliser les contrevenants ou les infractions de stationnement. "C’étaient des personnes gentilles, qui faisaient leur job, tout simplement", indique-t-il. Dans la panique, les passants ont couru dans tous les sens et pour certains les évènements de mardi n’étaient qu’une dramatique répétition. Labombah avait déjà assisté à la fusillade qui avait fait cinq morts en décembre 2011, non loin de là. "J’ai peur que ça continue tout le temps", confie-t-il.

La peine et l'incompréhension

Au-delà de la peur, beaucoup pensent aux victimes : un futur instituteur de 22 ans et deux policières, mères de famille. L’une d’elles était mère de jumelles de 13 ans, aujourd'hui orphelines car elles avaient précédemment perdu leur père, lui-même policier. La solidarité des Liégeois avait commencé à s’exprimer dès hier soir avec les premiers dépôts de fleurs. L’abbé Pascal Schmetz est venu exprimer sa compassion. "Je viens de déposer les deux plus belles roses de mon jardin pour les déposer là où sont tombées les deux policières et le jeune homme", témoigne-t-il.

C’est l’expression pour moi d’un chagrin et d’une peine mêlés d’une certaine colère. Nous ne pouvons pas rester insensibles.

Abbé Pascal Schmetz

à franceinfo

En même temps que les marques de solidarité domine aussi l’incompréhension en raison de la libération temporaire dont a bénéficié l'auteur de l'attaque. 

Vive émotion à Liège au lendemain de l'attaque qui a fait trois morts - le reportage de Pierre Benazet

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