: Vidéo Guerre en Ukraine : la CFTC "extrêmement en colère du silence profond" de la direction de Leroy Merlin
"Ce n'est pas acceptable qu'une entreprise comme Leroy Merlin ne donne pas d'informations, que ce soit en interne ou que ce soit en externe", dénonce le syndicat.
Jean-Marc Cicuto, délégué syndical central CFTC à Leroy Merlin, est "extrêmement en colère du silence profond" de sa direction alors que la guerre fait rage en Ukraine, a-t-il déclaré mardi 22 mars sur franceinfo. Le délégué syndical aimerait être informé sur la situation de ses collègues ukrainiens et russes. La pression s’intensifie pour que les entreprises françaises encore présentes en Russie se retirent. Lundi, des salariés de Leroy Merlin en Ukraine ont demandé à l’enseigne de quitter le pays. La CFTC n'appelle pas à la fermeture des magasins en Russie, mais "va se battre pour que les salariés continuent à être payés" quoi qu'il arrive.
franceinfo : Vos collègues ukrainiens appellent la direction de Leroy Merlin à quitter la Russie. Entendez-vous ce message de détresse ?
Jean-Marc Cicuto : La CFTC a été le premier syndicat à déclencher ce qu'on appelle une réunion extraordinaire du Comité international afin de voir la sécurité de nos collègues, la sécurité salariale et sociale. Aujourd'hui, les 800 collègues ukrainiens sont toujours payés. On essaye d'être en contact en permanence avec eux.
Certains magasins sont ouverts ?
Non, tous les magasins sont fermés depuis l'envahissement de la Russie. La Russie a déclenché la guerre, nos collègues aujourd'hui ne travaillent plus.
"Les six magasins que nous avions, les cinq à Kiev et un à Odessa, sont fermés complètement."
Jean-Marc Cicuto, délégué syndical central CFTC à Leroy Merlinà franceinfo
On essaye aujourd'hui d'avoir des contacts réguliers et on arrive à avoir des contacts réguliers. On a entendu qu'une de nos collègues était décédée, ce qui est totalement faux. On essaye pour ceux qui peuvent sortir de les réintégrer dans des magasins, sur d'autres pays qui sont en Roumanie ou en Pologne.
Leroy Merlin est surtout implanté en Russie qui représente 18% du chiffre d'affaires du groupe. Vous pensez aussi aux 45 000 salariés russes ?
On pense énormément à eux. C'est encore pire d'une certaine manière, parce qu'ils sont pris entre le marteau et l'enclume. Derrière ces 45 000 salariés, il y a des familles, il y a des femmes et des enfants, il y a des grands-parents. Ça fait 90 000 personnes. On entend beaucoup aujourd'hui qu'il faut fermer ces magasins. Je ne suis pas la direction, je suis une organisation syndicale. Si Leroy Merlin devait fermer aujourd'hui, on va se battre pour que les salariés continuent à être payés comme le font McDonald, Ikea, comme le font toutes les entreprises actuellement. Elles ferment, mais elles payent les salariés aujourd'hui. C'est notre objectif de maintenir leur pouvoir d'achat de nos collègues russes.
Mais vous n'appelez pas à la fermeture des magasins ?
La CFTC est un syndicat qui défend les salariés. Ceux qui peuvent fermer les magasins, c'est la direction de l'entreprise. On est extrêmement en colère que l'entreprise se mue dans un silence profond, en interne où il n’y a quasiment aucune communication. Nos collègues français sont dans l'expectative. Ils regardent les journaux, on voit les missiles tomber près d'un de nos magasins en Ukraine et on n'a pas de réponse. Ce n'est pas acceptable qu'une entreprise comme Leroy Merlin ne donne pas d'informations, que ce soit en interne ou que ce soit en externe.
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