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Inquiétude internationale après l'entrée d'un convoi russe en Ukraine

Les camions sont arrivés à Louhansk, selon la télévision russe. La Russie maintient qu'ils ne transportent que de l'aide humanitaire, vendredi 22 août. Mais Kiev dénonce "une invasion".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des troupes ukrainiennes gardent un checkpoint devant un tank marqué avec l'inscription "Victory", vendredi 22 août 2014 à Avdiyvka, au nord de Donetsk.  (OLEKSANDR RATUSHNIAK / AFP)

Inquiétude et impuissance. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à propos de l'entrée en Ukraine d'un convoi humanitaire russe, sans l'accord de Kiev, qui l'a qualifiée "d'invasion", vendredi 22 août. Des responsables de l'OTAN accusent par ailleurs la Russie d'avoir déplacé des unités d'artillerie à l'intérieur du territoire ukrainien, selon le New York Times (en anglais).

Moscou assure que ses camions ne transportent que du matériel destiné à l'aide humanitaire et se défend en affirmant avoir "suffisamment attendu" l'autorisation de Kiev, en vain.

Quelle est la situation ?

Après une semaine d'attente du côté russe de la frontière, la totalité des 300 camions blancs venus de Moscou sont arrivés dans le fief rebelle de Louhansk, selon la télévision d'État russe. Le président russe Vladimir Poutine a expliqué que tout nouveau retard du convoi aurait été "inacceptable", au cours d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Les autorités de cette ville de l'Est ont dénoncé à plusieurs reprises une situation humanitaire "critique". Louhansk est sans eau courante, sans électricité et sans réseau téléphonique depuis bientôt trois semaines. Les combats continuent de faire rage dans la région, où l'armée ukrainienne tente de reprendre le contrôle. Un peu plus tôt, les insurgés prorusses de l'est de l'Ukraine ont abattu un hélicoptère Mi-24 de l'armée, près de la ville. Les deux pilotes sont morts.

  (BASTIEN HUGUES / FRANCETV INFO)

Pourquoi Kiev dénonce une "invasion" ?

"Il s'agit d'une invasion directe", a réagi le chef des services de sécurité ukrainiens Valentin Nalivaïtchenko. Toutefois, l'aviation ukrainienne ne bombardera pas le convoi russe. Kiev craint que ce convoi, qui se déplace en territoire rebelle en proie à des combats intenses, ne serve de "provocation". Une attaque de la part de Kiev pourrait servir de prétexte à une intervention militaire russe.

L'autre réserve ukrainienne concerne la réalité de l'aide apportée par la Russie. Alors que Moscou affirme que ses camions transportent 1 800 tonnes d'aide humanitaire, les autorités ukrainiennes évoquent des "véhicules vides". Ses douanes n'ont pu inspecter que 34 des 300 véhicules. "Dans un des (camions) KamAZ qui peut transporter 25 tonnes, nous avons trouvé 800 kilogrammes de thé", précise le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk. "Les 33 autres camions étaient chargés au maximum de huit tonnes."

Que répond Moscou ?

En réponse, le représentant permanent de la Russie à l'ONU, Vitali Tchourkine, a donné une liste du contenu des camions : générateurs électriques, sucre, thé, nourriture pour bébé. Interrogé sur une aide éventuelle aux rebelles, il a plaisanté : "Avec de la nourriture pour bébé ?" Puis il a déclaré que "les Etats-Unis n'ont pas le monopole en matière d'humanisme. Si vous essayez de remettre en cause notre humanisme, je ne l'apprécierais pas".

Accusée de vouloir envahir l'Ukraine, pour n'avoir aps attendu l'autorisation de Kiev pour faire entrer les véhicules humanitaires, Moscou rétorque. "Par moments, il semble qu'il n'y ait pas de chaîne de commandement claire à Kiev car des assurances sont données (à la Russie) à un très haut niveau puis d'autres personnes ne transmettent pas les ordres réclamés (...) par la police des frontières pour laisser passer les camions", a encore assuré Vitali Tchourkine, devant la presse. "Ce jeu ne pouvait pas durer indéfiniment", a-t-il ajouté.

Comment réagit la communauté internationale ?

Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont qualifié le convoi russe de "dangereuse provocation", en exigeant qu'il quitte le territoire ukrainien. L'Otan dénonce "une violation flagrante" par la Russie de ses engagements internationaux et de la "souveraineté" de l'Ukraine.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence, à la demande de la Lituanie. A l'issue de ces consultations à huis clos, l'ambassadeur britannique Lyall Grant, en tant que président du Conseil, a fait état d'une "vaste inquiétude sur ce que beaucoup ont qualifié d'action illégale et unilatérale de la Fédération de Russie", pouvant conduire à une escalade.

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