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Reportage "Il y a des bombes, mais plus personne ne nous soumet": dans Kherson libérée, ces Ukrainiens ont décidé de "ne plus jamais avoir peur"

Dix jours aprÚs la libération de Kherson, en Ukraine, occupée huit mois par les troupes russes, les habitants subissent des bombardements russes. Mais ils ne veulent céder ni à la pression ni à la peur.

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'aéroport de Kherson, le 19 novembre 2022. (IHOR TKACHOV / AFP)

Tatiana, la trentaine, enveloppĂ©e dans sa doudoune blanche, se tient droit comme un "i" sur son perron, malgrĂ© les explosions. AprĂšs huit mois d’occupation, Kherson est maintenant libre : l’armĂ©e russe a dĂ» se retirer d’ici, mais elle est juste de l’autre cĂŽtĂ© du fleuve et semble dĂ©terminĂ©e Ă  se venger. LibĂ©rĂ©e, la ville est maintenant bombardĂ©e.

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AprĂšs des mois d’occupation, Tatiana a enfin retrouvĂ© l’école oĂč elle est directrice, ainsi que ses collĂšgues. Aussi, rien ne viendra entacher sa journĂ©e, pas mĂȘme les bombardements, de plus en plus pressants. Pourtant, Ă  chaque explosion, le sol de l’école maternelle tremble. Kherson a Ă  peine eu le temps de savourer sa libertĂ© retrouvĂ©e, que la Russie semble dĂ©jĂ  vouloir se venger.

Mais Tatiana a "gagnĂ© bien plus important", dit-elle. Alors que la ville n’avait plus subi de tels bombardements depuis le printemps, elle se dit "heureuse". Quand les Russes ont occupĂ© sa ville, ils ont voulu lui imposer d’enseigner le programme russe : elle a refusĂ© de collaborer et a dĂ» se terrer durant des mois.

"Les Russes me cherchaient partout. J’ai dĂ» me cacher en ville et changer souvent d’endroits
"

Tatiana

Ă  franceinfo

"L’artillerie russe dĂ©truit nos maisons"

Les frappes font trembler les vitres de la classe, mais pas Tatiana. Si c’est le prix Ă  payer pour arracher sa libertĂ©, alors, elle subira ces bombardements sans trembler. "Oui, il y a des bombes, explique-t-elle. Mais au moins aujourd’hui, personne ne fait pression plus sur nous, personne ne nous nous soumet. Donc on va espĂ©rer et prier pour nos forces armĂ©es. Les Russes, eux, menaçaient d’envoyer les enfants de mon Ă©cole en Russie si leurs parents ne respectaient pas les ordres !", se fĂąche-t-elle.

Dans un petit cafĂ©, Ă  l’autre bout de la ville, un gĂ©nĂ©rateur permet Ă  quelques amis de recharger leur tĂ©lĂ©phone. Durant l’occupation, l’un d’entre eux, AlexeĂŻ, la quarantaine, a filmĂ© et envoyĂ© Ă  l’étranger, Ă  ses risques et pĂ©rils, les images de sa ville. "On avait dĂ©jĂ  entendu des bombardements, avant la libĂ©ration, conclut-il. Mais c’était les bombardements ukrainiens, trĂšs prĂ©cis. LĂ , maintenant, c’est l’artillerie russe qui tombe sur Kherson et elle dĂ©truit nos maisons." Comme Tatiania, Alexei a franchi un cap avec la libĂ©ration : lorsque les Russes ont quittĂ© Kherson, il a dĂ©cidĂ© de "ne plus jamais avoir peur".

Reportage dans les rues de Kherson libérée par Maurine Mercier

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