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Reportage Guerre en Ukraine : "En une journée, avec des morts et des blessés, on peut avancer de 400 mètres", des soldats blessés témoignent de la violence de la contre-offensive

La contre-offensive ukrainienne est souvent compliquée face à l'armée russe comme en témoigne l'arrivée des soldats blessés dans un poste médical avancé, dans la région de Donetsk, pour les premiers soins d’urgence.
Radio France
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Les soldats ukrainiens, victimes de l'effet de souffle produit par l'explosion de leur blindé, sont très vite pris en charge au poste médical avancé, dans la région de Donetsk, juillet 2023. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

"Qu’est-ce que t’as ? Raconte-moi..." Allongé sur son brancard de fortune, le soldat tremble de tout son corps, en état de choc. "J’ai très mal à la tête", explique le soldat. "T’as d’autres blessures ?", demande le médecin. Quelques minutes plus tôt, un missile a fait sauter son blindé.

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La contre-offensive ukrainienne se poursuit pour récupérer les territoires occupés, mais dans l’est les forces de Kiev ont parfois des difficultés à empêcher les Russes d’avancer. Dans un poste médical avancé, dans la région de Donetsk, des soldats blessés arrivent du front pour les premiers soins d’urgence avant d’être évacués vers des structures plus adaptées. Nous assistons alors à la prise en charge d'un soldat blessé :

-"L’hémorragie du nez, c’est à cause de l’explosion ?"
, essaye de savoir le médecin. 
- "Peut-être", répond le soldat. 
- "T’as vomi ?"
- "Oui."
- "Combien de fois ?" 
-"Je ne sais pas, les gars..."
- "On lui met une intraveineuse ?", interroge un deuxième médecin.

Au poste médical avancé, les soignants prodiguent les premiers soins d'urgence, juillet 2023. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

"C’est ça, la vérité de la guerre"

Dmitri, lui, était dans le blindé suivant qui n’a pas été touché, mais qui a dû faire demi-tour sous le feu ennemi : "Avec le conducteur, c’est la troisième fois en un mois et demi qu’on tombe dans un truc comme ça." La contre-offensive est souvent compliquée, confie-t-il : "C’est très dur, ils nous attendent", raconte Dmitri. Cette fois, pourtant, les fantassins s’en sortent bien.

Saïd, depuis plusieurs mois au poste médical, a vu bien pire : "On a eu une blessure du crâne tellement grave que le cerveau débordait ou des perforations abdominales avec les intestins qui sortaient… Voilà des blessures choquantes."

Après les premiers soins d'urgence, les blessés sont évacués vers un hôpital de stabilisation, juillet 2023. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)


Assis sur un banc, Youra attend qu’un brancard se libère. La tête entre les mains, il se repasse le film de son combat quotidien contre les Russes. "En une journée, avec des morts et des blessés, en faisant plusieurs essais, on peut avancer de 300 à 400 mètres", explique Youra.

"Parfois, ils se barrent, mais ils minent tout derrière eux. Notre unité n'est pas nombreuse, on est 18. En deux jours, on a eu deux morts et trois blessés."

Youra, soldat ukrainien

à franceinfo

Certains soldats, encore choqués par l'explosion de leur blindé, sont incapables de se tenir debout, juillet 2023. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Un bilan terrible, mais inévitable, explique Saïd le soignant : "Si on veut gagner et libérer nos territoires, oui, il y aura des blessés, oui, il y aura des morts. C’est ça, la vérité de la guerre ! Mais si on ne résiste pas, ils vont continuer à exterminer méthodiquement les civils." En moins d’une demi-heure, les blessés sont pris en charge et évacués. Les soldats valides remontent dans leur blindé et repartent au front.

Reportage dans un poste médical avancé, dans la région de Donetsk - Isabelle Labeyrie et Gilles Gallinaro

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