Guerre en Ukraine : "On doit se préparer à accueillir des réfugiés", prévient le maire EELV de Lyon
Grégory Doucet, le maire Europe Écologie Les Verts de Lyon, indique vendredi sur franceinfo qu'il se tient prêt à mobiliser des lieux appartenant à la municipalité pour accueillir des réfugiés ukrainiens ou de pays voisins.
"On doit se préparer à accueillir des réfugiés ukrainiens", a déclaré vendredi 25 février sur franceinfo le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet. "Depuis quelques semaines, les appels du président russe à la tuerie et au massacre sont extrêmement inquiétants. La première des contributions que nous pouvons apporter en tant que ville, et moi en tant que maire, c'est de nous préparer à l'accueil."
franceinfo : Est-ce une question de principe d'accueillir les réfugiés quand il y a une guerre ?
Grégory Doucet : Ce qui se passe en Ukraine est abominable et intolérable. Depuis quelques semaines, les appels du président russe à la tuerie et au massacre sont extrêmement inquiétants. On doit entendre cela et s'y préparer. On doit tous avoir conscience qu'on entre dans une guerre totale. L'Europe doit réagir d'une seule voix, les pays européens doivent sortir de leurs calculs nationaux, mais les collectivités locales et les villes doivent aussi se préparer à cette situation. La première des contributions que nous pouvons apporter en tant que ville, et moi en tant que maire, c'est de nous préparer à l'accueil de réfugiés ukrainiens ou de pays voisins. Il ne faut pas oublier qu'il y a aussi des Russes et des Biélorusses qui sont aujourd'hui persécutés dans leur pays.
Quelle forme pourrait prendre cet accueil ?
On s'était déjà mobilisé au moment de la prise de Kaboul par les talibans. On avait réagi très tôt en proposant d'accueillir et c'est ce qu'on a fait. Cela se fait en coordination avec les autorités nationales. Concrètement, ici, on travaille avec la préfecture pour identifier des lieux mais aussi des modalités d'accueil. S'il faut qu'on mobilise des lieux qui appartiennent à la municipalité, on se tient d'ores et déjà prêts à le faire.
Êtes-vous d'accord avec l'OFPRA qui assure qu'il n'y aura pas de vague massive de réfugiés si nous sommes collectivement prêts à les accueillir, malgré les 112 000 places d'accueil quasiment toutes occupées en France ?
Oui, mais il faut rester très prudent sur ce qu'il va se passer en Ukraine. Aujourd'hui, on peut penser que ce sont surtout ses pays voisins comme la Pologne ou la Roumanie qui vont prioritairement accueillir les Ukrainiens. Pour autant, nous ne sommes qu'au début de cette guerre et on ne sait pas comment cela va se passer. On ne sait pas si la population va devoir fuir le pays, ni si l'on va pouvoir arrêter rapidement cette guerre. Je crois qu'il faut se préparer à beaucoup d'éventualités et, même s'il n'y aura sans doute pas d'accueil massif, se préparer à pouvoir malgré tout accueillir des réfugiés ukrainiens.
Cette question des réfugiés va-t-elle peser dans la campagne présidentielle ?
Ce n'est pas simplement la question des réfugiés, mais globalement celle de la guerre en Ukraine qui pèse déjà. J'en veux pour preuve la mobilisation du président de la République qui, aujourd'hui, doit également assumer la présidence française de l'Union européenne. C'est problématique de devoir cumuler tout cela dans le contexte d'une campagne électorale. Je pense que c'est un facteur d'affaiblissement de l'Europe et qu'il faudra en tirer les conséquences rapidement après cette séquence électorale.
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