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Guerre en Ukraine : les médias d'opposition russes Dojd et Echo de Moscou cessent leur activité après leur blocage par le Kremlin

La radio Echo de Moscou a même annoncé sa dissolution. Avec Dojd, ils étaient un des rares médias à couvrir la guerre sans relayer la propagande.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La rédaction de la radio Echo de Moscou, dans la capitale russe, le 3 mars 2022. (MIKHAIL JAPARIDZE / TASS / SIPA USA)

Deux rares voix indépendantes du paysage médiatique russe réduites au silence. La chaîne de télévision Dojd a annoncé suspendre son travail et la radio Echo de Moscou s'est autodissoute, jeudi 3 mars. Les deux médias, qui couvraient l'invasion de l'Ukraine par la Russie sans relayer la propagande, avaient été bloqués en Russie mardi.

"Nous avons besoin de forces, pour respirer un peu et comprendre comment continuer à travailler", a déclaré la directrice de la chaîne Natalia Sindeïeva, citée sur le compte Telegram de Dojd. "Nous n'avions jamais connu une décision si difficile", a-t-elle ajouté, tout en insistant sur le fait que celle-ci était "temporaire". La radio indépendante russe Ekho Moskvy (Echo de Moscou, en français), média historique lancé en 1990 et détenue par l'entreprise Gazprom, a annoncé son auto-dissolution, ainsi que celle de son site internet.

Le terme "guerre" banni par le Kremlin

Les autorités avaient bloqué mardi l'accès à Dojd et à Ekho Moskvy, leur reprochant leur façon d'avoir relayé des "appels à commettre des actes extrémistes et violents" et publié des informations "sciemment erronées concernant les activités du personnel militaire russe".

Dojd et Ekho Moskvy utilisaient le terme de "guerre" pour évoquer la situation en Ukraine, comme le journal Novaïa Gazeta, tandis que les autorités russes ne parlent que d'une "opération spéciale". Jeudi, un autre média indépendant, The Village, a annoncé (en russe) à ses lecteurs qu'il réécrivait tous ses articles parlant d'une guerre pour mieux respecter la terminologie du Kremlin, et échapper aux sanctions. Celles-ci pourraient se durcir : un projet de loi, qui prévoit jusqu'à 15 ans de prison pour toute publication de "fake news" concernant l'armée russe, sera examiné vendredi à la Douma.

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