Guerre en Ukraine : la Russie a ouvert plus de 3 300 affaires pour "discréditation" de l'armée, selon une ONG
Cette infraction, entrée en vigueur après le début de l'invasion russe, est passible d'amendes allant jusqu'à 1 700 euros) pour un individu.
L'ONG "Setevye Svobody" a fait le calcul : depuis le début de la guerre en Ukraine, la police russe a déjà ouvert plus de 3 300 affaires pour "discréditation de l'armée". Ce qui fait une moyenne de "35 procès-verbaux par jour ouvré". En dévoilant ses chiffres vendredi 22 juillet, l'ONG, qui apporte une aide juridique aux personnes victimes de répressions politiques en Russie, précise s'être basée sur les données du ministère russe de l'Intérieur, entre le 4 mars et le 14 juillet.
Cette infraction, entrée en vigueur début mars pour faire taire les critiques de l'offensive en Ukraine, est passible d'amendes allant jusqu'à 100 000 roubles (1 700 euros) pour un individu ordinaire et jusqu'à un million de roubles (17 000 euros) pour une personne morale. C'est à un tribunal, après audience, de fixer l'amende. Selon l'ONG, les tribunaux russes ont déjà ordonné plus de 1.500 amendes pour "discréditation" de l'armée pour un total de plus de 50 millions de roubles (845 000 euros).
La moindre critique de l'offensive en Ukraine, dans l'espace public ou sur les réseaux sociaux, peut conduire à des poursuites. D'après l'ONG spécialisée OVD-Info, près de 200 personnes ayant dénoncé l'intervention en Ukraine ont par ailleurs été poursuives en Russie dans le cadre d'affaires pénales, passibles de très lourdes peines de prison. Le 8 juillet, un élu municipal moscovite, Alexeï Gorinov, a ainsi été condamné à sept ans de prison pour "diffusion d'informations mensongères" sur l'armée russe après avoir condamné publiquement l'assaut contre l'Ukraine.
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