Guerre en Ukraine : la responsable d'Amnesty International en Ukraine démissionne, après le rapport critiqué par Kiev
Oksana Pokalchuk dénonce un rapport qui aurait servi "la propagande russe", où le droit de réponse du ministère de la Défense ukrainien est absent, faute de temps pour répondre.
Après sept ans en poste en Ukraine, la responsable de l'antenne locale d'Amnesty International, Oksana Pokalchuk, a annoncé sa démission sur les réseaux sociaux vendredi 4 août. Elle proteste ainsi contre la publication d'un rapport de l'ONG jeudi, l'accusant d'avoir sans le vouloir servi "la propagande russe'". "Si vous ne vivez pas dans un pays envahi (...) vous ne comprenez probablement pas ce que c'est de condamner une armée de défenseurs", a-t-elle ajouté.
L'ONG britannique a, de son côté, affirmé vendredi assumer pleinement le contenu du rapport qui a provoqué l'ire de Kiev. Selon cette enquête de quatre mois, l'armée ukrainienne aurait établi des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux et lancé des attaques depuis des zones peuplées, une tactique qui viole selon l'ONG le droit humanitaire international.
Un rapport dénoncé comme partiel
Oksana Pokalchuk a précisé avoir tenté en vain de convaincre la direction d'Amnesty International de la partialité du rapport. Il n'a pas pris en compte le point de vue du ministère ukrainien de la Défense, contacté trop tardivement pour pouvoir répondre, vendredi 29 juillet, estime-t-elle.
La secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard avait assuré vendredi que les conclusions du rapport étaient "fondées sur des preuves obtenues lors d'investigations de grande ampleur soumises aux mêmes normes rigoureuses et processus de vérification que tout le travail d'Amnesty International". Amnesty International a toutefois insisté sur le fait que les tactiques ukrainiennes ne "justifient en aucun cas les attaques russes aveugles" qui ont frappé les populations civiles.
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