Guerre en Ukraine : l'Arabie saoudite accueille une réunion sur l'Ukraine, avec la participation de plusieurs pays émergents

L'Arabie saoudite, en quête d'influence mondiale, accueille une réunion sur l'Ukraine, samedi 5 et dimanche 6 août. La richissime monarchie du Golfe a annoncé la venue de "conseillers de sécurité de pays frères" pour discuter de la "crise ukrainienne", à Djeddah, au bord de la mer Rouge, sans dévoiler le nom des Etats participants. Les échanges ont débuté dans l'après-midi, selon des diplomates interrogés par l'AFP.

Cette réunion de deux jours reflète, selon l'agence de presse officielle SPA, la "disposition du royaume à exercer une mission de bons offices" pour parvenir à "une paix permanente" entre l'Ukraine et la Russie. "Les discussions ne seront pas faciles mais la vérité est de notre côté", a déclaré Andriy Yermak, chef de l'administration présidentielle ukrainienne.

Une quarantaine de pays ont été invités, mais pas la Russie, assurent à l'AFP des diplomates qui ont requis l'anonymat. Riyad, pour autant, a fait la part belle aux puissances émergentes proches de Moscou. Ainsi, selon la même source, l'Arabie saoudite a tenu notamment à recevoir le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, les membres des Brics (avec la Russie) qui, contrairement aux Occidentaux, n'ont pas pris parti pour l'Ukraine, sans toutefois soutenir l'invasion lancée en février 2022.

Des représentants d'Inde, de Chine et du Brésil

Critiquée par les pays occidentaux pour son refus de condamner la Russie, la Chine a envoyé à Djeddah son émissaire pour l'Ukraine, Li Hui. Pékin s'est dit déterminé à "continuer de jouer un rôle constructif pour un règlement politique de la crise ukrainienne". L'Inde et l'Afrique du Sud ont aussi fait état de leur participation. Paris est de son côté représenté par Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président Emmanuel Macron, selon l'ambassade de France à Riyad. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, mène la délégation américaine.

L'Arabie saoudite a soutenu les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU dénonçant l'invasion russe ainsi que l'annexion déclarée par Moscou de territoires dans l'est de l'Ukraine. En mai, le royaume avait convié à un sommet de la Ligue arabe Volodymyr Zelensky, qui en avait profité pour accuser certains dirigeants de la région de fermer les yeux sur l'invasion russe. Interrogée par franceinfo, Camille Lons, consultante à la Paris School of Economics et spécialiste de la diplomatie du Golfe, "ne pense pas qu'on puisse attendre d'avancée très concrète sur le dossier ukrainien".

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Cette réunion sera l'occasion de mener des discussions autour du plan de paix en dix points proposé par l'Ukraine, offrant à Kiev l'occasion d'exposer son point de vue aux pays émergents. En organisant cette rencontre internationale, l'Arabie saoudite espère aussi "faire oublier certains de ses échecs passés, comme son intervention au Yémen ou l'assassinat de Jamal Khashoggi", souligne Joost Hiltermann, responsable du Moyen-Orient à l'ONG spécialisée International Crisis Group.