Guerre en Ukraine : des "camps de filtration" construits par l'armée russe dans les zones conquises
Le conflit russo-ukrainien apporte son lot de crimes de guerre. Des "camps de filtration" ont été construits par l'armée russe dans les zones conquises en Ukraine. Ils servent de centres de "triage" pour évaluer la loyauté des civils vis-à-vis de l'Ukraine, mais aussi pour en déporter vers la Russie, notamment des enfants.
Il existerait une vingtaine de ces camps de filtration. Situés dans le sud et l'est de l'Ukraine, dans les zones contrôlées par les Russes, ils servent à détecter tous ceux et celles qui pourrait animer une résistance anti-russe. Ceux qui sont suspects disparaissent ou sont détenus au secret. Beaucoup sont torturés et humiliés.
Certains sont réapparus dans le cadre d'échanges de prisonniers, d'autres ont réussi à s'échapper et trouver refuge en Géorgie ou dans les pays Baltes, et ont pu témoigner.
Michael Carpenter, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'OSCE à Vienne, dénonce une répression de masse de la part de Moscou : "Le déplacement forcé de la population est un crime de guerre, c'est une violation du droit humanitaire international. Nous avons des preuves évidentes que des crimes de guerre ont été commis, mais nous devons poursuivre les enquêtes pour documenter ces crimes et trouver les responsables."
"C'est difficile d'avoir un nombre précis. On pense cependant qu'environ un million de personnes sont passées par ces camps, mais cela pourrait être davantage. Les enfants, à eux seuls, seraient 260 000. Mais là aussi cela pourrait être plus."
Michael Caprenter, ambassadeur américain auprès de l'OSCEà franceinfo
Tout l'enjeu est désormais de recueillir et de préserver le maximum d'éléments, qui serviront à d'éventuels procès une fois le conflit terminé.
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