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Reportage Guerre en Ukraine : dans le Donbass, la fatigue de certains soldats face à ce conflit qui prend "beaucoup de temps"

Après la prise de Severodonetsk, les Russes visent désormais Lyssytchansk, la ville voisine où se sont repliées les troupes ukrainiennes. Sur le front, ces défaites usent le moral de jeunes volontaires que franceinfo a rencontrés.

Article rédigé par Yann Gallic - Arthur Gerbault
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un véhicule blindé militaire ukrainien dans les rues de Lyssytchansk, le 25 juin 2022. (BAGUS SARAGIH / AFP)

Avant la guerre avec la Russie, ils étaient avocats, ingénieurs ou géographes. Aujourd'hui, ils combattent dans le Donbass. Engagés comme volontaires dans la défense territoriale, ces jeunes soldats ukrainiens veulent toujours croire à la victoire malgré le repli de leur armée ici dans le Donbass, à l'est du pays. À seulement 26 ans, Maxime commande un peloton d'infanterie. "La ligne de front, c'est mon quotidien, raconte-t-il. Je dois savoir comment vont les soldats, s'ils sont bien équipés, s'ils ont besoin d'une aide médicale ou psychologique." 

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"Ma famille me manque"

Après la prise de Severodonetsk, l'armée russe est aux portes de Lyssytchansk, la ville voisine où se sont repliées les troupes ukrainiennes. C'est la dernière poche de résistance dans la région de Louhansk. 

À 150 km au sud, dans la ville de Mykolaivka où reposent ces soldats volontaires, vendredi 1er juillet, les Russes se rapprochent également. Ils ne sont plus qu'à quelques kilomètres, de l'autre côté de la rivière, appréhende Maxime : "Bien sûr, c'est compliqué… Nous avons perdu du terrain, il faudra le reconquérir, reconnaît Maxime. Mais le plus difficile, c'est de savoir que ça prendra beaucoup de temps."

"Il y a de la fatigue, c'est normal. On n'est pas en vacances ! Nous sommes ici pour défendre nos terres."   

Maxime, soldat ukrainien

à franceinfo

Sous le regard attentif de l'officier de presse qui les accompagne, ces jeunes combattants tiennent un discours très policé. Picasso, c'est son surnom, avoue néanmoins une certaine lassitude : "Je n'ai pas eu de permission depuis le début de la guerre, depuis quatre mois. C'est dur. Ma famille me manque. Mais tout ce que je fais ici, c'est pour elle. J'ai déjà en tête la liste de toutes les choses que je vais faire après la guerre. Le plus important pour moi, c'est de rentrer à la maison, de revoir mes proches et de les embrasser."   

Selon un récent rapport des services de renseignements britanniques, les cas de désertions augmentent chaque semaine au sein de l'armée ukrainienne. En manque d'armes et de munitions, confrontés à de lourdes pertes humaines, certains soldats commencent à douter et se demandent combien de temps encore ils pourront résister à l'avancée des Russes dans le Donbass.  

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