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Guerre en Ukraine : comment les chaînes de télévision françaises travaillent-elles sur place ?

Editions spéciales et reporters en direct s'enchaînent sur les chaînes de télévision avec une question : comment assurer la sécurité des journalistes dans un pays en guerre ?

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Fontaine - édité par Théo Uhart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les studios de franceinfo. (Illustration) (CHRISTOPHE ABRAMOWITZ / RADIO FRANCE)

Voilà sept jours que Vladimir Poutine a lancé son offensive sur l'Ukraine, et donc une semaine que des images de guerre tournent sur nos écrans pour couvrir l'évènement. Et preuve de l'intérêt, les records d'audience s'enchaînent : record historique pour franceinfo canal 27, audiences exceptionelles pour le 20h de TF1 qui a rassermblé plus de 7 millions de téléspectateurs et records d'audience aussi pour C ce soir, émission de débats sur France 5.

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"Les gens prennent conscience de l’évènement et de ce qui se joue. Ils ont aussi peur de voir le conflit arriver à leur porte", explique Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV. La chaîne d'info en continu privée, qui consacre quasiment toute son antenne à la guerre en Ukraine, est suivie par plus de 17 millions de personnes sur la journée. C'est cinq millions de plus qu'en temps normal. "Les équipes sur place nous permettent à la fois de fournir de l’info en continu et des formats plus longs. Pour nous c’est un dispositif énorme car aujourd'hui, quasiment 100% de notre antenne, détaille Céline Pigalle. Même nos équipes en France traitent de sujets en lien avec la guerre en Ukraine."  

Assurer la sécurité des journalistes

La difficulté, c'est bien sûr la sécurité. D'autant que les journalistes et les techniciens qui couvrent le conflit sont jeunes, et n'ont pour la plupart jamais couvert de guerre. Et les fixeurs, ces personnes qui assistent les journalistes étrangers sur le terrain, sont rares en Ukraine, raconte Céline Pigalle : "Détecter les fixeurs n’a pas été simple car ce n’est pas une zone de conflits et il n’y a pas vraiment de personnes référentes pour aider les journalistes."

"Les gens envoyés sur le terrain sont tous volontaires, ce sont des gens chevronnés qui, pour certains, ont couvert plusieurs conflits, confie Etienne Leenhardt, chef du service international de France Télévisions. Nous avons des procédures de sécurité pour suivre les équipes en temps réel." Six équipes sont sur place entre l'Ukraine, la Russie et la Pologne pour le groupe audiovisuel public et sont suivies par GPS en temps réel par la rédaction. Tous les reporters ont aussi suivi une formation spéciale avec des militaires.

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Même dispositif GPS du côté du groupe TF1, qui a envoyé cinq équipes en Ukraine, une équipe en Pologne et deux en Russie. Au total, ce sont donc une vingtaine de journalistes qui y couvrent la guerre. Guillaume Debré, chef du service news de la rédaction, fait un point quatre à cinq fois par jour avec les équipes. "Nous avons été une des seules chaînes à faire du reportage avec les séparatistes prorusses sur la ligne de front. C’est le fruit d’un long travail avec les ambassades en Russie. Nous avons eu la volonté de présenter tous les points de vue", raconte-t-il.

Une guerre de communication

Sauf que beaucoup de fake news circulent en ce moment. Les cellules de vérification tournent donc à plein régime. A TF1, une équipe travaille avec des documentalistes pour vérifier les vidéos. Pour France Télévisions, c'est la cellule des "Révélateurs" qui s'en charge et ne fait plus que ça, appuyée aussi sur notre site par la cellule "Vrai du Faux", qui trient les vidéos et débunkent les fake news.

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