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Guerre en Ukraine : comment les capitales étrangères réagissent-elles à la rébellion de la milice Wagner en Russie ?

Centre de crise activé, frontière bouclée, appel à protéger les civils... Les réactions affluent depuis qu'Evguéni Prigojine a affirmé, samedi, tenir le quartier général de l'armée russe à Rostov et contrôler plusieurs sites militaires.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un homme tient un drapeau russe à proximité du Kremlin, à Moscou (Russie), le 24 juin 2023. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

D'ordinaire braqués sur l'Ukraine, les regards des diplomates se tournent vers la Russie, samedi 24 juin, après l'entrée en rébellion du chef de la milice Wagner, Evguéni Prigojine, contre les troupes régulières russes. Des échanges ont eu lieu entre les ministres des Affaires étrangères des principales capitales occidentales, qui disent toutes suivre la situation "de près". De premières mesures ont été prises en Lettonie, qui a fermé sa frontière avec la Russie.

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En écho, la Russie a mis en garde les pays occidentaux contre toute tentative de "profiter" de la situation pour pousser leurs desseins "russophobes", assurant que la mutinerie n'empêcherait pas Moscou d'"atteindre ses objectifs" en Ukraine.

Les pays du G7 se réunissent pour un "échange de vues"

Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont entretenus pour "échanger leurs vues sur la situation en Russie", a annoncé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, sans livrer de détail sur le contenu de ces échanges. Berlin a confirmé cette réunion des principales puissances économiques occidentales (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni). Les Etats-Unis ont ensuite fait savoir qu'ils entendaient "rester en étroite coordination avec leurs alliés et partenaires alors que la situation continue d'évoluer" en Russie.

L'UE active son "centre de réponse de crise"

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré avoir activé le "centre de réponse de crise" de l'UE pour coordonner les échanges entre les Vingt-Sept, en amont d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE prévue lundi au Luxembourg. L'événement est "un problème interne à la Russie", a-t-il temporisé, tout en déclarant suivre la situation "attentivement".

Même son de cloche du côté de l'Elysée, où Emmanuel Macron "suit la situation de près", tout comme la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. A Berlin, le chancelier Olaf Scholz "se tient informé en permanence", selon ses services. Le ministère des Affaires étrangères allemand a actualisé ses conseils aux voyageurs, préconisant "d'éviter le centre-ville de Moscou jusqu'à nouvel ordre", ainsi que "les installations gouvernementales, en particulier militaires".

La République tchèque, elle, a réagi avec ironie. "Voilà, nous savons enfin ce que les Russes entendaient par une opération spéciale. Après 16 mois de guerre en Ukraine, la Russie fait la guerre à la Russie", a déclaré la ministre de la Défense, Jana Cernochova. "Ce n'est pas une surprise. C'est une tradition chez eux. Les guerres ratées finissent toujours par l'exécution du tsar, suivie de chaos et d'une guerre civile supervisée par les espions des services secrets."

La Lettonie verrouille sa frontière avec la Russie

Le président élu de la Lettonie, Edgars Rinkevics, a annoncé que son pays ne laissait plus entrer les Russes sur son territoire. "La sécurité aux frontières a été renforcée", a-t-il tweeté, précisant que la délivrance de visas ou l'entrée de Russes venant de Russie était suspendue.

Plus au sud, des pays nordiques comme la Suède, la Norvège et le Danemark ont réagi par la voix de leur ministre des Affaires étrangères respectif. Les deux premiers ont déclaré "suivre de près l'évolution de la situation en Russie". La Norvège déconseille également tout voyage en Russie. Quant au Danemark, il recommande à ses citoyens actuellement en Russie "de rester à l'intérieur, (de) patienter et (de s')informer par l'intermédiaire de médias tels qu'Itar-Tass".

Le Royaume-Uni appelle à "protéger les civils"

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a appelé "toutes les parties à être responsables et à protéger les civils", ajoutant qu'il suivait la situation "de près" et qu'il s'entretiendrait avec certains des alliés du Royaume-Uni dans la journée. "Dans les heures qui viennent, la loyauté des forces de sécurité russes, en particulier de la Garde nationale russe, sera essentielle pour l'issue de la crise", a analysé le ministre de la Défense, Ben Wallace. "Cela représente le défi le plus important pour l'Etat russe ces derniers temps", selon lui.

La Biélorussie déplore un "cadeau fait à l'Occident"

Ce "conflit interne dans les rangs militaires" russes est "un cadeau fait à l'Occident", a déclaré le Conseil de sécurité nationale biélorusse, samedi, dans un communiqué rendu public par la diplomatie de ce pays allié de la Russie. "Cela peut aboutir à une catastrophe", a-t-il ajouté, appelant à écouter "la voix de la raison".

Moscou revendique le soutien de la Turquie

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a reçu le "plein soutien" de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un entretien téléphonique. Le président russe a "donné des informations sur la situation dans le pays en lien avec une tentative de rébellion armée", selon ses services, et le président turc "a exprimé son plein soutien pour les mesures prises" par Vladimir Poutine.

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