Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 12 mai

L'Ukraine a revendiqué des gains près de la ville dévastée de Bakhmout, dans l'est, épicentre des combats avec les forces russes. Dans le même temps, les organisateurs de l'Eurovision ont refusé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de s'exprimer lors de la finale samedi. Franceinfo fait le point sur les principales informations de cette nouvelle journée de conflit.

L'Ukraine revendique une percée près de Bakhmout

L'Ukraine a revendiqué des gains près de la ville dévastée de Bakhmout, dans l'est, épicentre des combats avec les forces russes. Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a confirmé la percée ukrainienne près de Bakhmout, où ses hommes sont en première ligne, accusant l'armée régulière russe, qui tient les flancs, d'avoir "fui" ses positions.

"La prise de Bakhmout n'apportera rien à la Russie car les flancs sont en train de s'effriter et le front en train de s'effondrer", s'est alarmé ce dernier dans une vidéo, accusant l'état-major russe de chercher à "édulcorer" la situation. 

L'armée russe a de son côté affirmé avoir repoussé 26 attaques ukrainiennes sur un front long de 95 kilomètres dans le secteur de Soledar, près de Bakhmout. "Toutes les attaques des unités ukrainiennes ont été repoussées. Aucune percée de la défense des forces russes n'a pas été permise", a ajouté le ministère.

Tempête politique autour d'un "possible missile russe" trouvé au coeur de la Pologne

L'annonce de la découverte des débris d'un missile "probablement russe" au cœur de la Pologne a provoqué une tempête politique à Varsovie, l'opposition criant au scandale et réclamant la démission du ministre de la Défense.

L'intéressé, Mariusz Blaszczak, a de son côté accusé le commandant des forces opérationnelles d'avoir négligé les opérations de recherche des débris du projectile et de n'avoir informé personne de l'incident. Il n'a toutefois pas demandé sa démission ou sa suspension.

Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a quant à lui assuré n'avoir été informé de cette affaire que fin avril, même si le chef d'état-major des armées, le général Rajmund Andrzejczak, déclare l'avoir révélée aux responsables "au moment des faits".

Un hélicoptère militaire russe s'écrase en Crimée, deux morts

Un hélicoptère Mi-28 de l'armée russe s'est écrasé au cours d'un entraînement en Crimée annexée, causant la mort de ses deux pilotes, a annoncé le ministère russe de la Défense, qui dit privilégier la piste d'une défaillance technique.

"Aujourd'hui, pendant un vol d'entraînement planifié dans le district de Djankoï en Crimée, un hélicoptère Mi-28 s'est écrasé", sans munitions à son bord, a déclaré le ministère dans un communiqué, assurant qu'"il n'y pas de dégâts au sol". "Les deux pilotes sont morts. La cause préliminaire (...) est une défaillance technique", a-t-il ajouté.

Le Mi-28 est un hélicoptère d'attaque multitâche conçu pour détruire des véhicules blindés et des concentrations de troupes de jour comme de nuit. Son équipage est constitué de deux personnes.

Volodymyr Zelensky veut s'exprimer lors de la finale de l'Eurovision, les organisateurs refusent

Faute de pouvoir organiser le concours que l'Ukraine avait gagné l'an dernier, à cause de l'invasion russe, le pays a délégué l'organisation au Royaume-Uni, arrivé deuxième. Mais le président ukraininen, Volodymyr Zelensky, avait annoncé vouloir s'exprimer lors de la finale samedi.

Pas question, ont tranché jeudi soir les organisateurs. L'European Broadcasting Union (EBU), organisation de diffuseurs qui chapeaute le concours, a expliqué avoir rejeté sa demande au nom de "la nature non-politique de l'évènement": "Ce principe interdit les déclarations politiques ou assimilées durant le concours", a expliqué l'EBU dans un communiqué. Un porte-parole du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a affirmé que le gouvernement était "déçu" par cette décision, notant que les organisateurs de l'Eurovision avaient pourtant décidé d'exclure la Russie du concours après l'invasion de l'Ukraine.

Nouvelle aide belge à l'Ukraine, grâce aux taxes sur les avoirs russes gelés

Le gouvernement belge a annoncé le déblocage d'une nouvelle enveloppe de près de 100 millions d'euros pour soutenir l'Ukraine et sa population, une aide piochée dans les revenus fiscaux engrangés sur les avoirs russes gelés en Belgique.

La moitié des 92 millions alloués le sera sous la forme de véhicules blindés, armements, munitions, avec de premières livraisons prévues "très rapidement", a-t-il précisé dans un communiqué.

L'autre moitié est destinée à la population civile, à l'aide humanitaire dispensée dans les grandes villes en coordination avec l'ONU, et à la "consolidation" de la présence diplomatique belge dans la région. La Belgique va ainsi ouvrir deux postes diplomatiques à Chisinau en Moldavie, et Erevan, capitale de l'Arménie.

Depuis le déclenchement de l'invasion russe en février 2022, la Belgique a déjà fourni à l'Ukraine pour environ 300 millions d'euros d'aide militaire et civile, en comptant cette nouvelle enveloppe.

Pernod Ricard cesse ses opérations en Russie après une polémique sur sa vodka Absolut

Le numéro deux mondial des spiritueux Pernod Ricard a fini par céder à la controverse qui a éclaté en Suède sur la reprise discrète de ses exportations de la vodka suédoise Absolut vers la Russie. Le groupe français a annoncé vendredi 12 mai qu'il allait cesser d'y vendre ses produits.

Pernod Ricard, qui détient entre autres le rhum Havana Club, le whisky Jameson ou le champagne Mumm, "est en mesure de confirmer qu'il a cessé toutes les exportations de ses marques internationales vers la Russie fin avril 2023", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Nous cesserons également la distribution de notre portefeuille en Russie, un processus qui, selon nous, prendra quelques mois", a-t-il ajouté. Concrètement, le groupe n'expédiera plus rien vers la Russie, mais le stock encore sur place sera distribué dans les prochains mois.