Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 13 mars

Le commandant en chef ukrainien a notamment reconnu une situation "difficile" sur le front Est, où les troupes russes restent à l'offensive.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des immeubles en partie détruits par des bombardements, à Vouhledar, en Ukraine, le 12 mars 2024. (WOLFGANG SCHWAN / ANADOLU / AFP)

Une journée supplémentaire. Le commandant en chef ukrainien, Oleksandre Syrsky, a reconnu mercredi 13 mars une situation "difficile" sur le front Est, où les troupes russes restent à l'offensive, contrairement à d'autres zones où leur activité a "fortement diminué". Dans le même temps, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a annoncé la tenue d'une réunion vendredi à Berlin entre les dirigeants de la Pologne, de l'Allemagne et de la France pour poursuivre la réflexion sur les moyens d'"apporter un soutien indéfectible et dans la durée à l'Ukraine", selon l'Elysée. Franceinfo fait le point sur les temps forts de la journée.

Les Etats-Unis ne voient aucun signe que la Russie se prépare à utiliser une arme nucléaire en Ukraine

L'heure n'est pas à la panique. Les Etats-Unis n'ont vu aucun signe montrant que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine, a assuré Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, en réaction à des propos de Vladimir Poutine. Cette dernière était interrogée par des journalistes sur les propos du président russe qui a affirmé être prêt à déployer des armes nucléaires si la souveraineté de la Russie était menacée. 

Selon elle, Vladimir Poutine ne semble avoir fait que "réitérer la doctrine nucléaire de la Russie" lors d'un entretien à la télévision russe. "Néanmoins, la rhétorique de la Russie sur le sujet nucléaire a été imprudente et irresponsable" depuis le début de la guerre en Ukraine, a-t-elle ajouté.

L'armée ukrainienne reconnaît une situation "difficile" sur le front Est

Le commandant en chef ukrainien, Oleksandre Syrsky, a reconnu une situation "difficile" sur le front Est, où les troupes russes restent à l'offensive, contrairement à d'autres zones où leur activité a "fortement diminué".

"La situation opérationnelle sur le front de l'Est reste difficile", a déclaré le général Syrsky sur la messagerie Telegram, disant s'être rendu sur le "théâtre d'opérations" dans la zone où il y a "une menace d'avancées russes en profondeur", sans plus de précisions.

"L'ennemi continue de mener des actions offensives, concentrant ses principaux efforts dans les zones de Terny, Ivanivské, Berdytchi, Tonenké, Verbové et Robotyné", a ajouté le général Syrsky, publiant des photos le montrant avec des soldats sur le terrain. "Dans le même temps, probablement en raison du niveau élevé de pertes, l'activité de l'ennemi dans d'autres zones du front a considérablement diminué", a-t-il ajouté.

Les eurodéputés veulent plafonner les importations de céréales ukrainiennes

Les eurodéputés ont voté pour plafonner les importations ukrainiennes de céréales exemptes de droits de douane, au même titre que les œufs, la volaille ou le sucre – une mesure réclamée par le secteur agricole et qui devra être négociée avec les Etats membres.

Le Parlement européen, réuni en séance plénière, a validé à la suite des Vingt-Sept la reconduction pour un an, à partir de juin, de l'exemption de droits de douane pour les importations agricoles ukrainiennes accordée depuis 2022, mais en étendant aux céréales des "mécanismes de sauvegarde" renforcés.

Les agriculteurs européens accusent l'afflux de céréales, œufs et poulets d'Ukraine de plomber les prix locaux, notamment dans les pays riverains, et d'entretenir une concurrence "déloyale" faute de satisfaire certaines normes (volailles élevées en masse...).

Les sénateurs français approuvent à une large majorité l'accord de sécurité entre Paris et Kiev

Après l'Assemblée, c'était au tour du Sénat de se pencher sur l'accord de sécurité signé mi-février entre la France et l'Ukraine, lors d'un débat suivi d'un vote consultatif, mercredi 13 mars. Comme les députés, les sénateurs ont approuvé à une large majorité le texte, par 293 voix et 22 contre.

Dans un hémicycle qui ne compte aucun élu de La France insoumise et seulement trois du Rassemblement national, la déclaration du Premier ministre Gabriel Attal n'a pas donné lieu à des débats aussi vifs qu'au Palais Bourbon, où le RN s'était abstenu tandis que LFI avait voté contre. L'immense majorité des sénateurs Les Républicains, première force politique au Palais du Luxembourg, ont voté pour, malgré six oppositions et quatre abstentions. Seul le groupe communiste a voté contre.

Une réunion d'urgence vendredi à Berlin

Les dirigeants de la Pologne, de l'Allemagne et de la France vont se retrouver vendredi à Berlin pour une réunion d'urgence consacrée à l'Ukraine. Cette rencontre est une "initiative commune" du Premier ministre polonais Donald Tusk, du président français Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz, a indiqué Berlin.

Les trois capitales "ont la tâche et le pouvoir de mobiliser toute l'Europe" pour fournir une nouvelle aide à l'Ukraine, a estimé Donald Tusk dans une interview à la chaîne de télévision publique TVP Info, diffusée mardi soir. Selon la présidence française, le sommet de vendredi doit permettre de réaffirmer la "volonté" des trois dirigeants "d'apporter un soutien indéfectible et dans la durée à l'Ukraine".

France et Allemagne ont récemment étalé leurs divergences sur les moyens de soutenir militairement Kiev, fragilisant le message d'unité que tentent d'envoyer les alliés de l'Ukraine à la Russie.

L'Autriche expulse deux diplomates russes

L'Autriche a annoncé l'expulsion de deux diplomates russes, dans le contexte de tensions depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie qui a entraîné de lourdes sanctions économiques occidentales.

Les diplomates se sont comportés "d'une manière incompatible avec leur statut diplomatique", a estimé le ministère autrichien des Affaires étrangères, sans fournir de précisions. Les deux Russes ont jusqu'au mardi 19 mars pour quitter le pays. L'ambassade russe à Vienne s'est déclarée "outrée" par la décision "purement politique" de l'Autriche, assurant n'avoir reçu "pas le moindre début de preuve". "Une réponse ferme de Moscou ne fait aucun doute", a ajouté l'ambassade.

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