Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 10 mai
Près des deux-tiers des 3,5 millions d'habitants de Kiev sont revenus dans la capitale ukrainienne, qui s'était vidée de la majorité de ses résidents au début de l'invasion russe le 24 février.
Les combats font toujours rage dans l'est et le sud de l'Ukraine, mais une sorte de "normalisation" se met en place à Kiev, où sont revenus près des deux tiers des habitants et où les dirigeants européens multiplient les visites de soutien.
Franceinfo revient sur les événements de la journée du mardi 10 mai.
44 corps découverts dans les décombres d'un immeuble dans l'est
Les corps de 44 civils ont été retrouvés dans les décombres d'un immeuble détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv dans l'est de l'Ukraine. Les cadavres ont été retrouvé "dans les décombres d'un immeuble de cinq étages détruit durant la première dizaine de mars" par la Russie, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv.
Il n'a pas précisé dans quelles conditions les corps avaient été ramassés ni par qui, la ville d'Izioum et ses environs étant occupés par les troupes russes qui ont pris la ville le 1er avril, après plusieurs semaines de violents combats. Le parquet de la région de Kharkiv a pour sa part annoncé avoir ouvert une enquête pour "violation des lois et coutumes de la guerre et meurtres prémédités", précisant que 14 corps avaient été identifiés.
Plus d'un milliers de militaires toujours cernés dans l'aciérie Azovstal
A Marioupol, ville martyre du sud-est du pays, "plus d'un millier" de militaires ukrainiens dont "des centaines de blessés" se trouvent toujours dans l'aciérie Azovstal assiégée par les troupes russes, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. "Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente", a-t-elle souligné.
Les civils qui étaient terrés avec les combattants ont été évacués la semaine passée avec l'aide de l'ONU.
Les habitants de Kiev sont majoritairement revenus
Près des deux-tiers des 3,5 millions d'habitants de Kiev sont revenus dans la capitale ukrainienne, qui s'était vidée de la majorité de ses résidents au début de l'invasion russe le 24 février, a annoncé le maire Vitali Klitschko. Même s'il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers, "si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir", a ajouté l'édile, qui jusqu'ici appelait les habitants à patienter.
Les visites de dirigeants se poursuivent par ailleurs dans la capitale et sa banlieue. La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, et son homologue néerlandais Wopke Hoekstra étaient mardi en Ukraine, visitant notamment des villes de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir massacré des civils pendant leur occupation de cette région en mars.
Washington redoute une offensive russe en Transnistrie
Vladimir Poutine n'a pas l'intention de limiter sa volonté d'occupation à la seule région du Donbass en Ukraine, mais veut porter le conflit à la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe du renseignement américain, Avril Haines.
Le président russe, qui compte selon elle sur un essouflement du soutien occidental à l'Ukraine, se prépare à un long conflit, pour lequel il va "probablement" imposer la loi martiale en Russie, a précisé Avril Haines au Congrès. "Nous continuons de penser que le président Poutine n'autorisera l'usage de l'arme nucléaire que s'il perçoit une menace existentielle pour l'Etat ou le régime russe", a-t-elle ajouté.
Un bilan humain toujours impossible à établir
Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes ont parlé il y a plusieurs semaines de 2 000 morts. Et les enquêteurs ukrainiens affirment avoir identifié "plus de 8 000 cas" présumés de crimes de guerre.
Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 25 000 hommes, 199 avions et 1 130 chars depuis le début de l'invasion le 24 février. Le Kremlin a admis des "pertes importantes".
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