Guerre en Ukraine : "C'est une tragédie, une catastrophe, du terrorisme", dénoncent des soignants, traumatisés après l'attaque d'un centre pédiatrique de Kiev
Le lundi 8 juillet, un missile de croisière a frappé le plus grand centre pédiatrique de la capitale ukrainienne. Un établissement médical à Kiev qui soigne des enfants atteints de cancer, de maladies rénales chroniques ou de pathologies graves. Jusqu’à 20 000 enfants y étaient soignés chaque année. Ce bombardement qui a tué deux personnes et blessé au moins 32 autres a été attribué à la Russie, qui a nié être à l’origine de cette frappe.
Plus de deux semaines après l'attaque, le plus grand hôpital d'Ukraine pour enfants atteints de maladies graves panse ses plaies. L'un des bâtiments éventré par la frappe a été rasé. Des tas de gravats sont visibles par endroit et des ouvriers réparent des fenêtres soufflées par la déflagration. "C'était très fort, ce bruit résonne encore dans ma tête", témoigne Katarina, une infirmière encore sous le choc. "Après, il y avait de la fumée partout, on était totalement plongés dans le noir. Les enfants se sont mis à pleurer et nous les avons évacués", raconte-t-elle.
Blocs opératoires endommagés
Le personnel a repris le travail, conscient d'avoir échappé au pire. "Psychologiquement, j'ai souvent des angoisses, des troubles du sommeil, confie le responsable du département de chirurgie plastique. Je réalise seulement maintenant que si je n'étais pas allé me mettre à l'abri quand la sirène a retenti, je ferais sans doute partie des victimes." Il dénonce "une tragédie, une catastrophe, c'est du terrorisme !"
"Jamais je n'aurais imaginé qu'un missile s'abatte au milieu de notre hôpital. Depuis, je vis dans la peur d'une nouvelle attaque."
Chef du service de chirurgie plastiqueà franceinfo
La frappe a détruit ou endommagé des blocs opératoires, comme celui de ce médecin qui était en train d'opérer un nourrisson de cinq mois. "L'explosion a provoqué un véritable chaos. Le ventilateur artificiel a été endommagé et il a cessé de fonctionner. On a constaté que l'enfant ne respirait plus. Ça a duré environ une minute, puis on a trouvé un insufflateur manuel, on l'a raccordé à l'enfant pour le ventiler et il s'est mis à respirer de nouveau. Aujourd'hui, il va bien."
Mais le médecin a été blessé lors de la frappe, il est sorti sa blouse tachée de sang pour déblayer les décombres, à la recherche de survivants ou blessés. "Je ne pouvais pas faire autrement" dit-il. Il réclame que la Russie soit jugée pour ce qu'il qualifie de crime de guerre.
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