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Crise en Ukraine : "Le président français avait l'obligation morale et pratique de rencontrer Poutine", estime Gérard Longuet

L'ancien ministre de la Défense juge sur franceinfo que "depuis les accords de Minsk, rien n'a progressé significativement."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vladimir Poutine et Emmanuel Macron donnent une conférence de presse conjointe après leur rencontre à Moscou, le 7 février 2022.
 (THIBAULT CAMUS / POOL / AFP)

Emmanuel Macron "n'a pas réussi encore" sa mission diplomatique, mais "au moins il l'a engagé, ce que nous attendions tous", a souligné mardi 8 février sur franceinfo Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense, alors qu'Emmanuel Macron a rencontré le chancelier allemand après avoir discuté successivement avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. Le chef de l'Etat assure voir des "solutions concrètes" à la crise russo-occidentale liée à l'Ukraine grâce à l'engagement obtenu, selon lui, de Vladimir Poutine qu'il n'y aura pas d'"escalade" supplémentaire. Le chef de l'Etat pense "possible de faire avancer les négociations" de paix entre la Russie et l'Ukraine.

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"Le président français avait l'obligation morale et pratique de rencontrer Poutine pour évoquer l'esprit du format Normandie, c'est-à-dire les accords de Minsk qui avaient rapproché l'Allemagne, la France, la Russie et l'Ukraine, sur un avenir possible", souligne Gérard Longuet. Selon lui, "cet avenir, force est de reconnaître que depuis les accords de Minsk, rien n'a progressé significativement". Il déplore que l'Ukraine "n'envisage pas de mettre en œuvre des mesures décentralisées qui permettraient aux russophones d'Ukraine de sauver leur situation."

Gérard Longuet constate que la Russie a "du mal à accepter le fait européen, qui est pourtant la réalité avec laquelle nous vivons". Pour lui, il faudrait que Vladimir Poutine "se rende compte que les Européens, cela existe". Si le président russe acceptait cette idée, "sans doute aurions-nous plus de liberté vis-à-vis des Etats-Unis d'Amérique". L'ancien ministre de la Défense estime que "la tonalité de très nombreux pays européens" dans cette crise russo-ukrainienne "est donnée par Joe Biden". Il affirme que le président américain "donne le sentiment d'accepter le conflit entre l'Europe et la Russie, alors que notre intérêt objectif, c'est d'avoir des relations apaisées, constructives avec la Russie qui est notre voisin immédiat et qui, pour l'Allemagne par exemple, est son principal fournisseur d'énergie."

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