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Reportage Crise en Ukraine : à la frontière avec la Biélorussie, la population ne veut pas "croire à la guerre", mais "personne ne reculera"

Emmanuel Macron se rend à Kiev ce mardi pour défendre une "désescalade" avec la Russie accusée d'avoir posté des milliers de soldats à ses frontières. franceinfo s'est rendue tout au Nord de l'Ukraine, une zone oubliée mais où la menace russe est dans toutes les têtes.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vladimir, 60 ans, retraité vivant à Dobrianka, au nord de l'Ukraine, lundi 7 février 2022. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Après trois heures de route depuis Kiev, nous voici rue Lénine, à Dobrianka, tout au nord de l'Ukraine, à quelques mètres de la Biélorussie. Lydia, 73 ans, une habitante que nous croisons alors qu'elle puise de l'eau, dit ne pas avoir peur d'une intervention militaire russe : "Je ne crois pas à cette guerre, ici. Vous imaginez, avec les moyens techniques et militaires d'aujourd'hui, si Poutine ou le président Volodymyr Zelensky décident d'envoyer un missile, tout serait détruit chez nous. Je ne peux pas croire qu'ils feront ça."

Dobrianka (Ukraine). (GOOGLE MAPS)

Vodka, lard et cornichons pour la paix

Alors qu'Emmanuel Macron se rend dans la capitale ukrainienne, mardi 8 février, pour défendre une stratégie de "désescalade" avec Moscou auprès du président urkainien Zelensky, tous les regards sont tournés vers l'Est et le Sud-Est du pays. La frontière nord est un peu oubliée. Au poste frontière, il n'y a d'ailleurs que trois gardes et un simple grillage. Pourtant, de l'autre côté, en Biélorussie, les Russes auraient déjà disposé près de 30 000 hommes, selon l'OTAN

Dobrianka (Ukraine), à la frontière avec la Biélorussie, lundi 7 février 2022. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Svetlana Bytsko, 37 ans, présidente de la communauté urbaine de Dobrianka nous explique que ce deux poids, deux mesures n'est qu'une apparence : "Comme dit le proverbe, si tu veux la paix, prépare la guerre. Ici, les forces armées ne sont pas forcément visibles, mais cette présence est réelle et elles peuvent être déployées en cas de besoin. Mais on ne se sent pas en sécurité à 100 %."

"Une chose est sûre, nous, les habitants, nous sommes prêts à nous défendre à n'importe quel prix. Personne ne reculera."

Svetlana Bytsko, présidente de la communauté urbaine de Dorbianka

à franceinfo

Un peu plus tard, nous rencontrons Vladimir, un retraité de 60 ans avec une bouteille de vodka à la main : "Emmanuel Macron doit empêcher les Américains d'embraser, de provoquer le conflit, de se mêler de tout ça. Nous sommes des Slaves, il faut vivre ensemble, cultiver la pomme de terre, le blé ensemble. Le mieux, c'est de s'asseoir autour d'un verre avec un bout de lard, un cornichon salé, et là, on est bien, on règle tout ça." Et Vladimir de conclure : "La vodka et la paix, c'est une autre forme diplomatie, celle du peuple." 

Crise en Ukraine, sur la ligne de front nord, les habitants ne veulent pas "croire à la guerre"

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