Madrid dit (encore) non à une Catalogne indépendante
Le débat a eu lieu, mais il n'y a eu aucune alternative : la Chambre des députés espagnole a massivement rejeté, mardi soir, par 299 voix contre 47, le projet de référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Les nationalistes, au pouvoir dans la région, comptaient l'organiser le 9 novembre prochain, et ils étaient venus plaider en ce sens à Madrid.
"Nous sommes venus au nom d'un peuple, le peuple catalan, qui veut et a toujours voulu se gouverner lui-même" (Jordi Turull, coalition CiU)
"Je ne conçois pas une Espagne sans la Catalogne ni une Catalogne hors de l'Espagne et de l'Europe " a asséné le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy. Il venait d'écouter, pendant plusieurs heures, les partisans du référendum. Dans son combat contre la possibilité d'une Catalogne indépendante, le gouvernement de droite a recueilli, sans surprise, le soutien de l'opposition de gauche.
Le référendum aura-t-il quand même lieu ?
Ce "non" officiel opposé par les députés espagnols, rangés derrière le Premier ministre qui se dit ouvert au "dialogue ", n'enterre pas les espoirs des nationalistes catalans. Le 9 novembre prochain, ils comptent bien appeler aux urnes les habitants de la région pour qu'ils répondent à cette double question : "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat ? " et si oui, "voulez-vous que cet Etat soit indépendant ? "
La bataille législative n'est pas finie. Le porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, l'a assuré mardi : "Il est évident que nous allons voter ". Après le vote des députés, le président catalan Artur Mas lui-même, à la tête d'une région autonome depuis 2006, l'a assuré : il va chercher d'autres "cadres légaux " pour organiser le référendum.
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