Les parents de "l'ange blond" sont bien des Roms bulgares
Sacha et Atanas Roussev sont soupçonnés d'avoir vendu la petite Maria à un autre couple de Roms interpellé la semaine dernière en Grèce.
Sacha et Atanas Roussev, un couple de roms vivant en Bulgarie, sont bien les parents de la petite Maria, la mystérieuse fillette blonde découverte dans un camp rom en Grèce, a annoncé le ministère de l'Intérieur bulgare, vendredi 25 octobre. "Les tests ADN ont montré que Sacha Roussev est la mère biologique et que Atanas Roussev est le père biologique de l'enfant appelé Maria", surnommée dans les médias "l'ange blond", a expliqué un porte-parole. Le couple était interrogé par la police bulgare depuis la veille.
"Nous n'avions pas assez pour la nourrir"
Au cours de son interrogatoire, Sacha Roussev a indiqué avoir reconnu à la télévision, le 23 octobre, l'homme et la femme à qui elle avait laissé son bébé en Grèce, a ajouté le ministère de l'Intérieur. "Elle a affirmé que la petite Maria ressemblait à ses autres enfants", a poursuivi le ministère.
"Nous avons donné notre enfant. Nous n'avons pas pris d'argent. Nous n'avions pas assez pour la nourrir", a expliqué à l'agence de presse BGNES cette petite femme mince au teint mat, aux yeux foncés et aux cheveux bruns. La télévision a montré des enfants du couple dans le ghetto tsigane misérable de Nikolaevo.
Zeynep, la grand-mère de Sacha Roussev, a livré sa version des faits à l'agence AP. "Sacha a laissé la fillette [en Grèce] et a pris 102 euros pour acheter des tickets pour rentrer chez elle [en Bulgarie] avec ses autres enfants. Puis elle pleurait tout le temps à cause de cette enfant qu'elle avait laissée en Grèce. Mais ni elle ni son mari n'avaient d'argent pour y retourner."
Arrestation de faux parents en Grèce
La photo de Maria, âgée de 4 ou 5 ans, a fait le tour du monde depuis sa découverte, le 16 octobre, dans un camp rom à Farsala, près de Larissa (Grèce). Les autorités grecques ont saisi Interpol pour établir son identité. Le couple de Roms qui en avait la garde, un homme de 39 ans et sa femme de 40 ans, a été inculpé lundi pour "enlèvement" et placé en détention dans l'attente d'un procès. Il affirmait que la mère de l'enfant, une Rom bulgare, la lui avait laissée car elle ne pouvait pas s'en occuper.
L'affaire a suscité une vague d'émotion et conduit à certains jugements hâtifs sur les Roms, déplore le Centre européen des droits des Roms (ERRC). En Grèce, l'affaire a incité les autorités à se pencher sur les adoptions et les déclarations de naissance, parfois trop facilement enregistrées. Un couple grec, soupçonné d'avoir acheté en mars dernier une fillette à une femme rom contre 4 000 euros, devait comparaître vendredi devant un procureur.
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