Le Portugal paralysé par sa première grève unitaire en 22 ans
C'est la première fois depuis 1988 que les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT parviennent à s'unir pour appeler à la grève générale. Et le résultat est spectaculaire. Alors que les transports publics sont à l'arrêt, le mouvement s'est emparé du secteur de l'éducation, de la santé - la plupart des hôpitaux assurent seulement un service minimum d'urgence- ou de la construction automobile, avec plus de 90% de grévistes dans les deux principales entreprises.
Une grève pour protester contre la politique de rigueur du Premier ministre socialiste José Socrates. Il doit soumettre après-demain au parlement portugais son budget 2011. Celui-ci, aspirant à ramener le déficit public de 7,3% en 2010 à 4,6% l'an prochain, prévoit la baisse des salaires du secteur public, la diminution de nombreuses prestations sociales et une hausse de la TVA. Un budget qui, grâce au soutien de centre-droit, devrait immanquablement passer.
Le but de cette austérité impopulaire : éviter de devoir recourir à l'aide européenne, comme la Grèce puis l'Irlande. Mais les mesures pourraient ne pas suffire, et contribuer à aggraver la récession. Le Portugal, comme l'Espagne, sont considérés par les marchés comme les prochains sur la liste. Même si les deux pays s'échinent à se démarquer du cas irlandais : "un abîme nous sépare de l'Irlande", assène ce matin le secrétaire d'État espagnol à l'Économie, dans un entretien à El Pais.
Cécile Quéguiner avec agences
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