Le Portugal à la rescousse de la banque Espirito Santo
Le plan présenté dimanche par le gouvernement portugais est censé préserver l'existence de la première banque portugaise, Banco Espirito Santo (BES). Les risques de contagion existent : parmi les actionnaires il y a d'autres banques européennes, notamment le Crédit agricole deuxième actionnaire avec 14,6% du capital.
La banque sera scindée en deux et recapitalisée à hauteur de 4,9 milliards d'euros via un fonds de résolution bancaire, a annoncé dimanche soir la Banque du Portugal. BES sera partagée entre une "bonne" banque, renommée Novo Banco, qui recevra les 4,9 milliards, et une "mauvaise" banque regroupant les actifs les plus toxiques liés pour la plupart à la famille Espirito Santo, qui a publié mercredi dernier une perte de 3,6 milliards d'euros au premier semestre.
Dans la nuit de dimanche à lundi, la Commission européenne a donné son feu vert à ce renflouement. La solution trouvée "contribuera à rétablir la confiance dans la stabilité du système financier " du Portugal, a estimé la Commission européenne.
Soupçons d'abus de biens sociaux
La banque centrale portugaise, qui privilégiait il y a encore quelques jours la piste d'une recapitalisation par des fonds privés, a assuré que le plan ne solliciterait pas les contribuables car le prêt sera temporaire. La Banque du Portugal prévoit que l'Etat se remboursera quand Novo Banco sera revendu à des investisseurs privés.
Cette intervention est un revers pour le Portugal qui émerge à peine d'un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros de trois ans financé par la Commission européenne et le Fonds monétaire international. BES est la seule banque portugaise qui n'avait pas fait appel à une aide d'Etat après l'éclatement de la crise financière de 2007-2008. La nouvelle direction de la banque, mise en place par la Banque du Portugal après la perte de contrôle des Espirito Santo, dit avoir découvert des engagements pris par la banque auprès des entreprises de l'empire familial jusqu'au mois de juin dernier et soupçonne des pratiques illicites.
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