Cet article date de plus de treize ans.

Le Parlement européen prêt à tout pour empêcher Le Pen de tribune

Le règlement intérieur stipule que la session inaugurale du Parlement est présidée par le doyen des eurodéputés. Selon toute vraisemblance, après le scrutin du 7 juin, c'est à Jean-Marie Le Pen que reviendra cet honneur. Un hypothèse qui fait frémir - les députés comptent bien modifier ce point du règlement...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Il faut dire que Jean-Marie Le Pen lui-même n'a pas vraiment mis les chances de son côté... Le Pen président de la session inaugurale du Parlement européen, l'idée faisait déjà frémir depuis quelque temps. Car c'est au doyen du Parlement que revient l'honneur de présider la première session du nouveau Parlement - celui qui sera issu des urnes, le 7 juin prochain.
_ Selon toute vraisemblance, Jean-Marie Le Pen sera réélu. Qui plus est, âgé de 80 ans, il sera sans doute le doyen...

Ce n'est bien sûr qu'une hypothèse, mais les députés européens de gauche commençaient à s'en émouvoir publiquement. Pas d'autre solution, disaient-ils, que de modifier le règlement intérieur du Parlement - d'ailleurs, cela avait déjà été fait, en 1989 : à l'époque, le doyen, non seulement présidait la session inaugurale, mais aussi prononçait un discours. Lorsque le doyen s'était trouvé être Claude Autant-Lara, l'ancien cinéaste, élu sur une liste FN, les députés avaient modifié leur règlement.

Cette fois, les députés de gauche auront reçu l'aide du principal intéressé. Au président du groupe socialiste du Parlement, Martin Schulz, qui avait qualifié Le Pen de “vieux fasciste” et de “négationniste de l'Holocauste”, Le Pen lui-même a répliqué : “Je me suis borné à dire que les chambres à gaz étaient un détail de l'Histoire de la guerre mondiale, ce qui est une évidence”. Il a poursuivi sous les huées : “Je rappelle qu'à cette occasion, j'ai été condamné à 200.000 euros de
dommages et intérêts, ce qui prouve l'état dans lequel se trouve la liberté
d'opinion en Europe et en France.”

Les propos négationnistes de Le Pen au Parlement Européen
envoyé par StrasTv

Du coup, le chef du groupe conservateur au Parlement, majoritaire, Joseph Daul, a annoncé qu'il se ralliait à la proposition des socialistes et des écologistes de “prendre toutes les mesures qui s'imposent” pour empêcher Le Pen de présider la session inaugurale. “Les propos négationnistes de M. Le Pen, réitérés dans l'enceinte du Parlement européen, le disqualifient pour présider, ne serait-ce que pour une seconde, notre institution à l'ouverture des travaux de la prochaine
législature”.

Quant à l'affaire des chambres à gaz, elle n'en restera sans doute pas là. La LICRA et le MRAP envisagent déjà de porter plainte à nouveau...

Guillaume Gaven, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.