Laura Codruta Kovesi, le visage de la lutte contre la corruption en Roumanie
Les Roumains continuent leur mobilisation contre le gouvernement en place, malgré la démission du ministre de la Justice jeudi. Une femme est devenue l'égérie du mouvement : Laura Codruta Kovesi, une juge anti-corruption.
Les Roumains redescendent dans la rue, samedi 11 février pour montrer à nouveau leur détermination à demander la purge de tout le gouvernement. Le mouvement, qui a débuté le 1er février, ne faiblit pas, tant la colère est forte en Roumanie. D'ailleurs, la démission du ministre de la Justice, jeudi, n'a pas suffi.
Car toute la crédibilité du gouvernement est aujourd'hui minée par sa tentative de faire passer en catimini un décret permettant d'éviter la prison à des dizaines de personnalités politiques impliquées dans des affaires de corruption. Une femme incarne la colère de la population : la magistrate Laura Codruta Kovesi.
Son nom scandé par les manifestants
"Laura Codruta Kovesi" est devenu le slogan des manifestants. Ce nom est scandé comme celui d'une rockstar, mais ce n'est pas pour son titre de vice-championne d'Europe de basket en 1989 que cette femme de 43 ans est ainsi vénérée. Elle est "madame mains propres", celle qui dirige depuis 2013 le parquet anti-corruption roumain, une instance encadrée par l'Union européenne. En effet, l'Europe a fait de la lutte contre la corruption la condition sine qua non d'une éventuelle entrée de la Roumanie dans l'espace Schengen.
Les politiciens locaux haïssent cette femme qui, à la tête de son équipe d'une centaine de procureurs, a fait arrêter et tomber des milliers de personnes : policiers, élus, députés, ministres... Laura Codruta Kovesi tape tous azimuts et surtout à travers l'ensemble du spectre politique roumain. Pas un parti n'échappe à la détermination de la juge anti-corruption. Le credo de Laura Codruta Kovesi : "Tous les Roumains sont égaux devant la loi".
En quelques années, la lutte contre ce fléau, admis jusqu'alors comme une fatalité, un mal nécessaire pour obtenir un permis de construire ou des aides sociales, est devenue une priorité nationale. Pour les citoyens roumains, cette lutte a dépassé les clivages politiques. Il en va, disent-ils, de l'avenir de leur pays.
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