La zone euro veut garder la Grèce, pas à n'importe quel prix
La chancelière allemande n'en démordra pas : il faut rester ferme avec la Grèce. Même (voire surtout) si le pays doit rester dans la zone euro. Angela Merkel a donc mis son grain de sel dans la déclaration commune des Vingt-Sept à l'issue de ce long dîner, hier soir à Bruxelles. "Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements" , a déclaré Herman Von Rompuy, le président de l'Union. Des engagements réclamés par l'Allemagne, notamment sur la réduction des déficits et les réformes structurelles, "préalables" au maintien dans la zone euro.
François Hollande, lui, assure que cette déclaration est un geste pour donner "confiance aux électeurs grecs" , à quelques semaines de nouvelles élections législatives dans le pays, le 17 juin. Le président français a même plaidé pour que les fonds structurels européens "puissent être rapidement mobilisés" pour aider la Grèce, et soutenir sa croissance "dans un délai très court" .
Se préparer au pire
Mais l'optimisme affiché publiquement cache une véritable inquiétude chez les Européens. Lundi dernier, lors d'une rencontre entre des hauts fonctionnaires des États membres, on a évoqué la nécessité de préparer des plans nationaux en cas de sortie de la Grèce de la zone euro. "On a dit : chacun de vous doit y réfléchir" , explique un diplomate. Hier, l'information a fait largement chuter les marchés financiers.
François Hollande assurait cette nuit qu'il n'y a aucune réflexion de ce genre en France, même si le pays se prépare forcément à toute éventualité. "Je ne dis pas qu'il n'y a pas de travaux. Mais si je me mettains publiquement à parler de l'hypothèse de la sortie de la Grèce, cela voudrait dire que nous aurions déjà envoyé un signal aux Grecs et aux marchés." Un signal que, pour l'instant, personne ne veut se risquer à envoyer.
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