La Mafia, la chaîne espagnole de restaurants qui agace l'Italie
Ce nom suscite la colère de nombreux blogs italiens, qui accusent l'entreprise de véhiculer une mauvaise image du pays. Un député italien a même demandé à la commission antimafia du Parlement européen de se pencher sur la question.
Les pieds dans le plat. De nombreux Italiens sont indignés par le nom d'une chaîne espagnole de restaurants créée en 2000, "La Mafia". Une trentaine de restaurants existent déjà dans la péninsule ibérique et une quinzaine d'autres devraient ouvrir d'ici à la fin de l'année, au Portugal et en Espagne, selon The Independent (en anglais). Une fois à table, le client peut lire sur les murs le nom des parrains célèbres de Cosa Nostra : Lucky Luciano, Al Capone ou Giuseppe Genco Russo.
La première flèche est partie du site de La Repubblica. "Vous imaginez si l'Italie avait ouvert une chaîne de restaurants dédiée aux terroristes de l'ETA ?", écrit ainsi le journaliste Attlilio Bolzoni, mardi 18 février. "Ou ce qui se passerait en Allemagne si à Rome ou à Milan, trois brasseries proposaient des saucisses et de la choucroute en l'honneur de la Fraction armée rouge ?" Dans le même article, Pablo Martinez, porte-parole du groupe, justifie pourtant ce choix. "Le mot mafia est une marque d'attention, tout le monde se rappelle de ce nom". Et même "s'il demande pardon aux Italiens qui se sentent offensés", pas question de changer d'appellation.
Un député italien fait appel au Parlement européen
L'affaire prend désormais un tour diplomatique, puisque Marco Anzaldi, député du Parti démocrate (PD) a demandé à la commission antimafia du Parlement européen de déposer une protestation officielle, rapporte le Parlermo Today (en italien). Il n'exclue pas de "distribuer des tracts aux familles, devant les établissements espagnols".
En 2013, déjà, un scandale similaire avait agacé Rome. Un restaurant de Vienne avait attribué à ses sandwichs le nom de victimes de la Mafia, explique l'agence AP, dont un panini "Giovanni Falcone", du nom du juge assassiné en 1992. Le ministère des Affaires étrangères avait fait part de son indignation auprès des autorités autrichiennes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.