Pour pallier la pénurie de chauffeurs routiers, le Royaume-Uni va multiplier les visas de trois mois
Faire venir des milliers de routiers étrangers, c’est la solution trouvée par le gouvernement britannique pour faire face aux problèmes d’approvisionnement de ces derniers mois dus au Brexit.
![Greg, un routier polonais installé en Angleterre, le 26 septembre 2021. (RICHARD PLACE / RADIO FRANCE)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/xyltHH3JKPFtnVx3W6IyBDZ1Cw8/0x208:4000x2456/432x243/2021/09/27/phpPFJAs3.jpg)
Ils s’arrêtent sur cette aire d’autoroute du Kent, au sud de l’Angleterre, pour se reposer, manger un morceau, discuter un peu. Les plaques d’immatriculation viennent de toute l’Europe : Roumanie, Lituanie, Pays-Bas… Les chauffeurs ne parlent pas un mot d'anglais, sauf Greg. Ce Polonais, dont le prénom originel est Gregor, est installé en Angleterre depuis longtemps. La pandémie et le Brexit n’ont pas eu raison de sa détermination. Mais les problèmes d’approvisionnement sont bien réels au Royaume-Uni depuis le Brexit.
Pour tenter d’y remédier, le gouvernement britannique entend délivrer des visas de trois mois à 5 000 chauffeurs et demande aussi aux patrons d’augmenter les salaires. Mieux payer les chauffeurs, bien sûr, réagit Greg. Mais, selon lui, ça ne réglera pas tout. "Je pense que c’est bien parce que nous arrivons au pic d’activité avec Noël qui approche", convient-il
"Les salaires n’ont pas bougé ici depuis très longtemps. Mais même en les augmentant, les chauffeurs ne vont pas arriver comme ça d’un coup."
Greg, routier polonais installé en Angleterreà franceinfo
"On ne parle que de ça entre nous, c’est notre principal sujet de discussion", affirme Greg. Les visas temporaires de trois mois le laissent également sceptique, tout comme deux Turcs stationnés un peu plus loin qui n’imaginent pas une ruée de chauffeurs en Angleterre pour trois mois seulement.
Ils expliquent aussi qu’ils ne rencontrent presque jamais d’Anglais sur ces parkings. Ou alors de vieux conducteurs, qui leur racontent que les jeunes ne veulent pas faire ce travail, trop dur et pas assez payé. C’est pourtant bien eux que le gouvernement veut convaincre de passer derrière le volant.
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