Fermeture des frontières avec le Royaume-Uni : ce “blocus sanitaire est un mauvais coup supplémentaire”, regrette le maire de Boulogne-sur-mer
Alors que le Brexit approche, la décision de plusieurs payes européens dont la France de suspendre les déplacements en provenance du Royaume-Uni complique encore les liens commerciaux avec Londres. La situation est "extrêmement tendue", indique Frédéric Cuvillier.
“Cette crise sanitaire vient s’ajouter à un contexte lié au Brexit, très difficile” estime lundi 21 décembre sur franceinfo, Frédéric Cuvillier, maire socialiste de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), ville portuaire touchée par les restrictions avec le Royaume-Uni, et bientôt par le Brexit. La France, comme d’autres pays européens, a suspendu ce dimanche les déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni pour 48 heures, après la découverte d’une variation du coronavirus, jugée plus contagieuse, en territoire britannique.
franceinfo : C'est une catastrophe pour votre commune, cette fermeture des frontières depuis la nuit dernière ?
Frédéric Cuvillier : C’est une situation extrêmement tendue dans un contexte qui l’est tout autant, depuis maintenant plusieurs semaines. Nous sommes totalement dépendants des discussions au sujet du Brexit autant pour la pêche, que pour l’approvisionnement. Ce blocus sanitaire est un mauvais coup supplémentaire dans une période de très forte activité pour Boulogne-sur-Mer, qui est non seulement le premier port de pêche de France, mais aussi une des premières place européenne de transformation des produits halieutiques.
La perspective du Brexit avait-elle permis déjà aux entreprises de commencer à s'adapter et de trouver de la production ailleurs ?
Ce sont des produits qui pour certains viennent du Royaume-Uni ou transitent par l’Angleterre. Ils ont pour seule possibilité, soit la voie maritime, soit le tunnel sous la Manche. Dès lors que ces possibilités sont bloquées, ce sont des cargaisons de produits qui sont fragilisées. Il faut souvent acheminer en 24 heures, les conditions sont donc tendues. Cette crise sanitaire vient s’ajouter à un contexte lié au Brexit, très difficile. En quelques heures, c’est maintenant le port de Douvres qui est bloqué.
Comprenez-vous l’urgence liée à cette nouvelle variation du virus ?
C’est une décision européenne. Il était urgent de prendre des dispositions communes. Aujourd’hui, on ne peut pas ne pas rapprocher cette situation sanitaire de ce que le Brexit peut amener demain en difficultés.
Cet épisode peut-il permettre de négocier une nouvelle fois le Brexit avec les Britanniques ?
Il ne faut pas mélanger les deux choses, mais cela peut sensibiliser le gouvernement britannique. Il y a eu une décision du peuple souverain mais il est nécessaire d’aménager avec nos voisins les conditions d’échanges qui peuvent permettre une activité soutenue. C’est toute la logique qui est touchée par la situation actuelle.
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