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Charges sociales, immobilier : un patron français fait ses calculs après le Brexit et déménage de Londres à Paris

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse,  est à Londres mardi pour tenter des investisseurs de déménager en France, ou d'y revenir, afin d'éviter les effets du Brexit. Certains ont déjà pris leur décision.

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans le sillage du Brexit, des Français de Londres pourraient rentrer et des investisseurs britanniques s'installer dans l'Hexagone.  (MAXPPP)

La présidente de la région Ile-de-France est à Londres mardi 14 novembre. Valérie Pécresse veut convaincre des chefs d'entreprise britanniques de traverser la Manche pour échapper au Brexit et s'installer en France. Des Français pourraient aussi revenir sur leurs terres d'origine. 

La décision est prise pour Smartlenders

Tous les papiers sont en règle. Il ne reste à Erich Bonnet qu’à rendre les clés de ses locaux londoniens. Ce chef d'entreprise aura passé trois ans au Royaume-Uni, où il avait monté sa société, Smartlenders. Mais l'histoire anglaise va s'achever. Début janvier, la PME spécialisée dans le prêt entre particuliers va déménager et prendre la direction de Paris, afin d'échapper au Brexit. L'entrepreneur n'apprécie pas le flou ambiant.

Le climat d’incertitude qui règne est totalement défavorable à l’investissement en Grande-Bretagne. On a l’impression que les jours de Theresa May sont un peu comptés et on ne sait pas ce qui peut se passer après.

Erich Bonnet, à la tête de Smartlenders

à franceinfo

L’entrepreneur a décidé de rentrer en France, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française. Il s'agit pour lui de ne pas perdre son passeport financier, lui permettant de vendre ses produits dans l’espace économique européen. Les promesses du chef de l'Etat l'ont aussi attiré.  Il a fait ses calculs et opté pour le départ, même si, dit-il, il n'est pas facile de déplacer une entreprise, même s'il s'agit d'une petite société. Sur les huit salariés, une personne quitte l’entreprise, une autre va rester à Londres. Les six autres personnes seront basées à Paris. "Il y a du plus et du moins. Les charges sociales sont plus élevées en France, mais à l'inverse, les frais immobiliers sont moins forts", résume Erich Bonnet.  

Des Britanniques pèsent aussi le pour et le contre

Dans le sillage du Brexit, les patrons britanniques se renseignent eux aussi sur l'Hexagone, explique Patrick Manon, directeur du bureau Business France de Londres. Cette agence du ministère des Affaires étrangères chargée de faciliter les échanges économiques reçoit beaucoup de demandes d’information. Des entreprises britanniques cherchent à connaitre les avantages principaux de la France.

Nous mentionnons la taille du marché, l'emplacement géographique, l’existence d'avantages de type crédits impôts recherche. Beaucoup d’arguments positionnent bien la France sur la carte européenne des investisseurs.

Patrick Manon, Business France à Londres

à franceinfo

Certains chefs d'entreprise attendent le mois de décembre pour prendre une décision. Le patronat britannique de l’industrie (CBI) a lancé un ultimatum à Theresa May. La Première ministre a jusqu’à la fin de l’année pour montrer des progrès dans les négociations sur le Brexit.

Au Royaume-Uni, le Brexit fait réfléchir des patrons sur une installation en France - un reportage d'Antoine Giniaux

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