"La Commission européenne se trouvera, en novembre, à court de fonds pour financer ses engagements, sauf si le Parlement adopte un budget rectificatif supplémentaire [pour 2013] de 2,7 milliards d'euros." Le communiqué publié lundi 21 octobre au soir sur le site du Parlement européen a de quoi surprendre : il explique ni plus ni moins que l'Union européenne est menacée de défaut de paiement."Risque de cessation de paiement à la mi-novembre"C'est le président du Parlement européen lui-même, Martin Schulz, qui l'a annoncé à l'ouverture de la session plénière à Strasbourg. "J'ai été informé ce matin [lundi] par les services du président de la Commission européenne du risque de cessation de paiement à la mi-novembre", a-t-il expliqué devant les eurodéputés, avant de leur demander d'approuver la rallonge budgétaire ad hoc.Comment Bruxelles se retrouve-t-il dans cette situation ? Les besoins de financement étaient connus, mais la politique n'a pas suivi, explique en substance le communiqué bruxellois : "Le Parlement était déjà disposé à adopter ce budget additionnel rectificatif mais le Conseil [européen, qui réunit les chefs des Etats membres] avait alors pris une position différente, obligeant aujourd'hui à approuver ce budget via une procédure d'urgence."Une crise digne d'un "shutdown" à l'européenne ?Reste que les chefs des groupes politiques ne l'entendent visiblement pas de cette oreille. "Vous n'allez pas me dire que la Commission européenne a découvert vendredi après-midi qu'elle n'avait plus d'argent. Quelqu'un se fout de notre gueule dans cette histoire", a lancé le co-président des Verts, Daniel Cohn-Bendit.C'est que la requête en urgence intervient en plein bras de fer sur le budget de l'UE pour la période suivante, qui court de 2014 à 2020. En raison des divergences entre les Etats-membres et le Parlement, le vote de ce budget pluriannuel, prévu cette semaine, a été repoussé en novembre.Joute politique sur fonds de désaccord budgétaire, ultimatum pressant... Cela ne vous rappelle rien ? Pour un peu, voilà que Bruxelles se trouve soudain aux prises avec un scénario fleurant le "shutdown" américain.