La chancelière allemande s'est dite "très confiante" mercredi dans de "bons résultats" au sommet de l'euro jeudi
Autre jour, autre déclaration. Angela Merkel, qui a prévenu mardi qu'il n'y aura pas de résultat "spectaculaire", s'attend toutefois à trouver une position commune avec Nicolas Sarkozy, attendu en fin de journée à Berlin.
Les sont dans une course contre la montre pour trouver un accord afin de stopper la crise de la dette.
"Le président de la République dînera ensuite avec la chancelière", et quittera Berlin le 21 juillet, pour se rendre à Bruxelles à la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro", avait annoncé l'Elysée.
Pas d'avancée spectaculaire, selon Merkel
"Quiconque veut prendre ses responsabilités politiques le sait bien: il n'y aura pas de grande avancée spectaculaire d'un coup, pas jeudi", a déclaré mardi la chancelière allemande lors d'une conférence de presse avec le président russe Dmitri Medvedev.
Trouver la solution pourra, cela pourra "uniquement se faire en plusieurs étapes", a-t-elle insisté. Il y a en Europe "un fort désir de faire un grand pas, un pas final, de préférence spectaculaire" pour mettre fin à plus d'un an de spéculations et de revirements de situation, a dit la chancelière.
"J'entends prononcer des mots comme restructuration de la dette, obligations européennes, union de transferts (...) et cela donne l'impression que le sujet 'Grèce', le sujet 'euro' pourront ensuite être mis de côté". Mais tout en qualifiant ce désir de faire table rase d'"humain", elle a déclaré: "je ne vais pas y céder, le gouvernement allemand ne va pas y céder".
Entretien téléphonique entre Obama et Merkel
Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel estiment qu'il est "important" de résoudre la crise de la dette en zone euro pour soutenir l'économie mondiale, a indiqué mardi la présidence américaine après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.
"Le président s'est entretenu au téléphone ce matin avec la chancelière allemande Angela Merkel au sujet de la crise dans la zone euro" avant le sommet des dirigeants des pays de l'Union monétaire jeudi, et "ils sont tombés d'accord sur le fait qu'il était important de traiter cette crise efficacement pour soutenir la reprise économique en Europe, ainsi que pour l'économie mondiale", a précisé la Maison Blanche.
Les tractations se poursuivent avant le sommet
Les tractations se poursuivaient mardi avant un sommet crucial des pays de la zone euro sur la crise de la dette jeudi. Rachat de la dette grecque, taxe sur les banques, rééchelonnement : toutes ces options restent sur la table pour boucler un nouveau plan de sauvetage en faveur de la Grèce.
Jeudi à Bruxelles, les dirigeants de la zone euro prendront des décisions pour tenter d'enrayer la crise qui fait trembler les marchés et .
"Notre ordre du jour sera la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et le futur financement du programme (d'aide) grec", précisait vendredi le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy. "J'ai demandé notamment aux ministères des Finances (de l'Union monétaire) de faire avancer le travail préparatoire" sur ces points, a-t-il ajouté.
Le fait que le président de l'UE ait fixé une date pour la réunion signifie que les pays de la zone euro sont proches d'un accord pour surmonter leurs divergences sur le sujet à l'origine de la récente poussée de fièvre: la mise au point d'un deuxième programme de prêts promis à Athènes pour mettre le pays à l'abri jusqu'à mi 2014, au moins, et la manière d'y faire participer les créanciers privés du pays.
L'Allemagne veut un geste du secteur privé
L'Allemagne, soutenue par les Pays-Bas et la Finlande, insiste pour que le secteur privé - banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement - versent cette fois leur écot.
La Banque centrale européenne (BCE), la France mais aussi tous les pays de la zone euro actuellement dans le collimateur des marchés, en raison de leur situation budgétaire instable, sont très réservés. Ils redoutent une aggravation de la contagion de la crise.
Plusieurs options sont à l'étude pour financer le deuxième plan d'aide à la Grèce: il est question que le Fonds de secours de la zone euro donne au pays les moyens de racheter sa propre dette auprès des investisseurs, de faire en sorte que les créanciers échangent leurs titres obligataires contre d'autres à échéance plus longue, ou encore qu'ils réinvestissent l'argent qu'ils ont prêté à Athènes dans de nouvelles obligations, lorsque les titres arrivent à échéance.
Selon un diplomate, la formule finale pourrait même être une combinaison des trois. Des travaux se poursuivent sur ces points entre les directeurs du Trésor des différents pays de la zone euro.
L'Europe a promis un deuxième plan d'aide à la Grèce, d'un montant similaire au premier de 110 milliards d'euros décidé en 2010 par l'UE et le Fonds monétaire international, mais qui ne suffit déjà plus à empêcher la faillite du pays.
Trois options à l'étude
La première option s'appuierait sur un rachat de dette grecque et un rehaussement de crédit ("credit enhancement") pour le secteur privé, mais elle entraînerait probablement un défaut sélectif, voire complet, du pays.
La deuxième, qui pourrait s'appuyer sur l'une des solutions françaises de roulement (rollover) de la dette, ne comprend pas de rehaussement de crédit et n'envisage pas de rachat de dette.
La troisième, qui serait la moins susceptible de déclencher un défaut sélectif, prévoit la taxation du secteur financier, et proposerait également des taux plus bas et des maturités plus longues sur les fonds du FESF (Fonds européen de stabilité financière).
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