La Belgique a attiré deux fois plus de Français en 2012

"Il y a un phénomène vraiment français." Les Français ont été deux fois plus nombreux à déposer une demande de naturalisation belge en 2012 qu'en 2011, a annoncé jeudi 3 janvier Georges Dallemagne, président centriste de la commission des naturalisations. Un total de 126 Français ont fait une telle demande, contre 63 en 2010 comme en 2011.

Des demandes plus nombreuses en fin d'année

"Il y a eu une hausse générale des demandes l'an dernier, mais les Français sont les seuls avec une augmentation aussi forte", a-t-il précisé. "Les chiffres sont par exemple stables pour les Allemands ou les Italiens."

Les demandes de Français ont été plus élevées en fin d'année, alors que la polémique battait son plein autour des hausses d'impôts décidées par le gouvernement, avec en particulier la taxation à 75% des plus riches. Le cas le plus médiatisé à été celui de Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, dont la demande de naturalisation belge est toujours en cours d'examen par la commission parlementaire.

Une nouvelle législation en vigueur depuis le 1er janvier

Pour Georges Dallemagne, le bond des demandes est peut être aussi lié au changement de la législation belge, effectif depuis le 1er janvier 2013. Jusqu'alors, les demandeurs devaient avoir résidé en Belgique depuis trois ans, un délai porté à cinq, voire dix ans, par les nouvelles règles. La commission parlementaire peut cependant accorder, sans tenir compte de ces conditions, la nationalité à des personnes susceptibles de contribuer "au rayonnement de la Belgique", qu'elles soient des artistes, des entrepreneurs ou des sportifs.

Ainsi, l'acteur Gérard Depardieu, qui a récemment acheté une maison à Néchin, tout près de la frontière française, s'était renseigné en décembre auprès du maire de la commune sur les conditions d'obtention de la nationalité belge, avant de se tourner vers la Russie, a laissé entendre le Kremlin, qui a accordé par decret la nationalité russe à l'acteur. Si ce dernier "acceptait la citoyenneté russe, il pourrait toujours faire une demande en Belgique, mais nous l'examinerions différemment. Il faudrait qu'il nous dise clairement quels sont ses projets, s'il entend résider et développer ses activités dans notre pays", a indiqué Georges Dallemagne.