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ETA fournit une liste de caches d'armes aux autorités françaises, actant son désarmement total

L'organisation a indiqué le lieu de huit caches d'armes dans le sud-ouest de la France via des "artisans de la paix" de la société civile française.

Article rédigé par franceinfo
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Une affiche d'ETA informant la population de son plan de désarmement, collée sur un mur du village de Renteria, dans le nord de l'Espagne, le 6 avril 2017. (ANDER GILLENEA / AFP)

ETA a tenu parole. Comme promis, l'organisation séparatiste basque espagnole a fourni à la police une liste de huit caches d'armes dans le sud-ouest de la France, samedi 8 avril. Les informations ont été transmises via des "artisans de la paix" de la société civile française. Ces caches d'armes et d'explosifs, qui constitueraient ce qu'il reste de l'arsenal d'ETA, sont situées dans le département des Pyrénées-Atlantiques.

Jean-Noël Etcheverry, un des "artisans de la paix", a fourni une liste de huit caches d'armes à la Commission internationale de vérification (CIV), qui l'a transmise aux autorités françaises compétentes, a indiqué le président de la Commission, selon France Bleu Pays basque. L'organisation basque avait annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi, dans un communiqué à la BBC (en anglais), son "désarmement total" pour le 8 avril. 

Opérations policières en cours

Dans cette perspective, les services de police, ainsi que des spécialistes du déminage, sous l'autorité du parquet antiterroriste à Paris, sont mobilisés au Pays basque français pour localiser précisément les caches. "Au fur et à mesure de ces localisations, ces services procèdent en temps réel à la sécurisation des sites et à la sécurisation des armes et explosifs qui pourront y être découverts", a indiqué le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, samedi en fin de matinée, saluant un "jour incontestablement important".

Historiquement, pour ETA, la France et plus particulièrement le Sud-Ouest ont été une véritable base arrière. D'après des experts de la lutte antiterroriste, l'arsenal d'ETA comprendrait environ 130 armes de poing et deux tonnes d'explosifs.

Plus de 800 morts en quarante ans

L'organisation, qui a fait plus de 800 morts en quarante ans de violences au nom de l'indépendance du Pays basque et de la Navarre, a renoncé à la lutte armée en octobre 2011. ETA refusait toutefois son désarmement et sa dissolution, exigés par Paris et Madrid. Le groupe réclamait au préalable des négociations au sujet de l'emprisonnement d'environ 360 de ses membres.

Pour Jean-Pierre Massias, professeur de droit à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, rendre les armes est "le meilleur moyen de tourner la page de la violence". Interrogé par franceinfo, ce spécialiste d'ETA estime que "c'est l'occasion pour l'organisation de faire la lumière sur tout ce qui s'est passé".

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