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L'extrême-droite gagne la Norvège: le parti qui l'incarne est la deuxième force politique du pays

Au contraire d'autres pays européens comme la France, la montée de l'extrême-droite en Norvège n'est pas liée au chômage. Au contraire, l'économie de ce pays est encore en bonne santé.Le Fonds souverain issu des revenus du pétrole de la mer du Nord est devenu, en 2011, le plus gros au monde et s'élève à 400 milliards d'euros.
Article rédigé par Florencia Valdés Andino
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Siv Jensendirige le principal parti d'extrême droite norvégien (AFP - Holm Morten - Scanpix)

Au contraire d'autres pays européens comme la France, la montée de l'extrême-droite en Norvège n'est pas liée au chômage. Au contraire, l'économie de ce pays est encore en bonne santé.

Le Fonds souverain issu des revenus du pétrole de la mer du Nord est devenu, en 2011, le plus gros au monde et s'élève à 400 milliards d'euros.

L'immigration en Norvège est la véritable bête noire de l'extrême-droite. Elle tient au rejet des nouveaux arrivés qui viennent principalement du maghreb et du continent africain.

Comme , le tueur présumé, le Parti du progrès norvégien, dénonce une invasion de l"islam en Europe. A l"issue des élections législatives de 2010, ce parti est devenu la deuxième force politique du pays scandinave.

L"afflux conséquent d"étrangers en Norvège, depuis les dix dernières années, explique en partie l"essor du parti d"extrême droite. À Oslo, 30% de la population est d"origine étrangère, contre à peine 5%, il y a 30 ans. Une Norvège plutôt uniforme se trouve confrontée au multiculturalisme.

"Nous estimons que les personnes qui s"établissent en Norvège ne doivent pas automatiquement avoir accès aux droits sociaux", explique le Parti du progrès dans son programme. "Les extrémistes religieux et les traditions culturelles intolérantes n"ont pas leur place dans une société démocratique", ajoute-t-il. Pour lui, l"islam est une atteinte à la liberté, à l"égalité entre hommes et femmes et à la liberté de changer de religion, entre autres. Des mouvances plus radicales les unes que les autres découlent de cette formation. La branche "Demokratene" propose d"arrêter l"immigration provenant de pays musulmans par exemple.

Le Parti du progrès norvégien, dirigé par une femme, Siv Jensen, a conquis les jeunes. Son organisation de jeunesse compte 3000 adhérents et arrive en tête des élections scolaires norvégiennes. Mais le nombre est faible par rapport aux jeunes travailleurs. Ils sont 10 000.

Siv Jensen refuse d"être cataloguée "extrême-droite". Elle préfère le populisme incarné par l"homme politique néerlandais Geert Wilders. Ce dernier n"hésite pas à comparer le Coran au Mein Kampf de Hitler. Pour Wilders, l'Europe subit une invasion massive.

La politique économique du parti de Jense diffère de l"idéologie de partis comme le FN français. La deuxième force politique de la Norvège prône le libre-échange et un ultralibéralisme. Dans son programme, cette formation propose une réduction importante des pouvoirs de l"Etat providence. Alors que le Front National est plutôt pour un protectionnisme musclé.

Anders Behring Breivik a adhéré pendant quelques années au Parti du progrès. Dans un communiqué, Siv Jensen a exprimé son regret.

De son côté, l"extrême droite européenne est désormais sur la défensive après le massacre.

L'extrême-droite européenne dénonce un amalgame

En pleine ascension électorale en Europe, plusieurs formations de droite extrême, qui ont en commun le rejet de l'islam, ont dénoncé une tentative de manipulation.

"Traditionnellement, on veut compromettre les partis de droite avec des gens pareils", a déclaré l'homme fort de la formation flamande Vlaams Belang, Filip Dewinter. "C'est de l'amalgame", a-t-il dénoncé.

En France, où la responsabilité de l'extrême droite a été mise en cause par l'association antiraciste Mrap et par le parti socialiste, la présidente du FN a dénoncé une tentative de "créer la confusion dans les esprits".

Le député européen et ex-candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch, dans un très bref communiqué, a condamné "ces actes barbares et lâches" et a exprimé sa "totale solidarité" avec les Norvégiens. Il a également été prompt à dénoncer les "déformateurs patentés" et les "manipulations contre la droite nationale".

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