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Italie. La crise oblige une prestigieuse bibliothèque à fermer ses portes

Les 300 000 ouvrages abrités par l'Institut italien pour les études philosophiques, à Naples, ont pris le chemin d'un entrepôt à l'extérieur de la ville.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des déménageurs transportent les cartons contenant les ouvrages philosophiques de cette prestigieuse bibliothèque de Naples (Italie), le 23 août 2012. (RENATO ESPOSITO / AFP)

EUROPE - Les coupes budgétaires ont eu raison de ses 300 000 ouvrages philosophiques. Une prestigieuse bibliothèque de Naples (Italie), contenant des livres de toute l'Europe a dû fermer ses portes. Les volumes abrités par l'Institut italien pour les études philosophiques sont en train d'être déménagés car l'institut ne peut plus se permettre de payer le loyer des locaux.

Pour le fondateur de la bibliothèque, Gerardo Marotta, 85 ans, lui-même philosophe, la fermeture de la bibliothèque de l'institut est symptomatique d'un déclin généralisé des études philosophiques et de la culture en Europe. "C'était la plus belle bibliothèque privée d'Europe. Nous avons travaillé dessus pendant plus de quarante ans", s'est-il désolé auprès de l'AFP, en soulignant que la seule institution comparable en Europe est l'Institut Warburg à Londres.

Les livres en route vers un entrepôt

Selon Marotta, le ministère de l'Education nationale a totalement supprimé en 2010 une subvention qui était auparavant de 3 millions d'euros par an. Malgré divers appels à l'aide, "le gouvernement ignore totalement notre projet", déplore-t-il. Pour ne pas que les 300 000 ouvrages terminent sur un trottoir, l'homme a vendu tous ses biens et a même contracté des emprunts pour financer les loyers de 14 locaux différents pour les entreposer. "Nous sommes en train de tous les déménager vers un entrepôt à l'extérieur de la ville", explique Antonio Gargano, secrétaire général de l'Institut.

Le maire de Naples, Luigi de Magistris, s'est ému de cette situation : "Créer une bibliothèque pour héberger les précieux volumes de l'Institut est une priorité". Une bien maigre lueur d'espoir.

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