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Grèce : congrès extraordinaire de Syriza en septembre

Le comité central de Syriza valide la proposition d'Alexis Tsipras d'organiser un congrès extraordinaire en septembre mais rejette l'idée d'un référendum interne ce dimanche. Le Premier ministre grec n'est plus soutenu par le parti dans sa totalité.
Article rédigé par Marie Viennot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Alexis Tsipras pendant son discours lors du comité central de Syriza à Athènes le 30 juillet © Reuters/Yiannis Kourtoglou)

Quelque 200 membres du comité central de Syriza se sont réunis jeudi à Athènes dans un vieux cinéma du centre. Une réunion extraordinaire pour discuter de la ligne du parti, profondément divisé par ces derniers mois de négociations avec les créanciers. Deux stratégies différentes cohabitent actuellement au sein de Syriza, explique la porte parole du gouvernement Olga Gerovasili. 

"L'une veut que la Grèce reste dans l'euro, l'autre veut sortir de l'euro. Ces deux (stratégies) ne peuvent pas coexister au niveau gouvernemental ."

Voilà pourquoi Alexis Tsipras propose la tenue d'un congrès extraordinaire en septembre pour définir une position commune vis-à-vis de l'accord avec les créanciers qui est contesté par une minorité en interne.

"Si certains pensent qu'un autre Premier ministre, un autre gouvernement peut faire mieux, qu'ils le disent ouvertement ', a-t-il lancé à l'adresse de ses opposants.

Un peu plus tard dans la soirée, le comité central de Syriza a approuvé la proposition d'Alexis Tsipras. Il a en revanche refusé l'idée d'un référendum interne sur la stratégie à suivre envers les créanciers de la Grèce. 

L'accord du 13 juillet entre la Grèce et les créanciers a scellé le principe d'un troisième plan d'aide en échange de mesures votées le 14 et le 22 juillet par le Parlement grec. A cette occasion, 39 puis 36 députés de Syriza sur les 149 que compte le Parlement n'ont pas suivi Tsipras.

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Si sa ligne l'emporte, il pourra exiger des opposants le respect des décisions de la majorité et une discipline de vote au parlement. Les instances dirigeantes de Syriza doivent encore donner leur aval pour la tenue de ce congrès. 

Pas de référendum interne dimanche

D'ici là, Alexis Tsipras avait aussi besoin que Syriza valide l'accord du 13 juillet avec les créanciers. Il aurait souhaité que ce débat attende la fin des négociations avec les créanciers sur le troisième plan d'aide, mais les frondeurs de Syriza ne voulait pas attendre. D'où sa proposition, refusée celle là, d'organiser un référendum ce dimanche. 

"Je n'ignore pas qu'il existe (...) des camarades qui disent que le parti doit prendre des décisions avant la validation de l'accord précisément parce qu'ils veulent annuler cet accord (...). Je propose donc de traiter cette question immédiatement (...) en organisant un référendum au sein du parti dimanche ", a-t-il suggéré.

Le temps presse. Le 20 août, la Grèce doit rembourser plus de 3 milliards d'euros à la BCE. Or les caisses de l'Etat grec sont vides. 

Mise en quarantaine des frondeurs

Alexis Tsipras veut mettre en quarantaine les 39 députés qui ont voté contre les nouvelles mesures d’austérité et les frondeurs de Syriza. S’il n’y arrive pas, il aura recours à des élections anticipées à l’automne. D’après les sondages, il sortira sans doute gagnant de ces élections,  mais il risque de ne toujours pas avoir de majorité au Parlement. D’où sa mise en garde aujourd’hui.

"Si nous n’avons plus d’objectif commun, il n’y a plus de raison de coexister. S’appuyer sur les autres partis et poursuivre avec cette dualité interne ne peut durer éternellement ".

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