Grande-Bretagne : ouverture d'une enquête sur la campagne "Go Home" contre les immigrants
De nombreuses voix dénoncent une campagne "agressive et irresponsable ", a expliqué l'Autorité de régulation de la publicité en Grande-Bretagne. Il y a un mois, le gouvernement conservateur de David Cameron a lancé une campagne à destination des immigrés illégaux. Le mois dernier, deux camionnettes ont sillonné pendant une semaine plusieurs quartiers de Londres à forte population étrangère. Sur ces camionnettes, une affiche géante montre une paire de menottes et indique le nombre d'arrestations effectuées la semaine précédente dans le quartier avec ce slogan : "Au Royaume-Uni de façon illégale ? Rentrez chez vous ou prenez le risque de vous faire arrêter ".
"Stupide et insultante "
Cette campagne a provoqué une vive émotion dans le pays. Le ministre du Commerce s'est désolidarisé du gouvernement Cameron en qualifiant cette campagne de "stupide et insultante ". L'opposition travailliste a parlé d'une campagne "ridicule ". Et pour le vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg, "ce n'est pas une façon très intelligente de s'attaquer à ce problème".
Le porte-parole du Premier ministre David Cameron a défendu cette initiative. Pour M. Cameron, il est "évident que cela fonctionne déjà ", et selon lui, obtenir des immigrés illégaux qu'ils quittent volontairement la Grande-Bretagne est le moyen le plus rentable de les faire partir.
Racist vans
"On a reçu une soixantaine de plaintes ", a expliqué un porte-parole de l'Autorité de régulation de la publicité. Particulièrement au sujet du vocabulaire 'Go Home' qualifié d'agressif et d'irresponsable puisqu'il rappelle les slogans utilisés par des groupuscules racistes lors de leurs attaques contre des immigrés et qu'il peut inciter ou exacerber les tensions interraciales ." Au tout début de la polémique, la Commission pour l'égalité et les droits de l'homme avait annoncé l'ouverture d'une enquête sur la légalité de cette campagne.
Les tournées de ces camionnettes, appelées "racist vans " (camionnettes racistes) par leurs détracteurs, ont été interrompues, mais les affiches continuent à être imprimées dans la presse locale. Les associations de défense des droits de l'Homme ont riposté avec les mêmes outils.
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