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GB/émeutes : Cameron n'exclut pas un recours à l'armée

Au deuxième jour des émeutes en Grande-Bretagne, il était rentré précipitamment à Londres avant de convoquer une cession extraordinaire du Parlement. _ Devant les députés, David Cameron a choisi la main de fer : un discours d'une grande fermeté au cours duquel il n'a pas exclu le recours à l'armée.
Article rédigé par franceinfo
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Après une première nuit de calme précaire en Grande-Bretagne - les fortes pluies qui se sont abattues ont peut-être découragé les casseurs - le discours de David Cameron devant le Parlement était très attendu. Notamment par l'opposition qui stigmatise sa politique de rigueur budgétaire, accusée d'avoir jeté de l'huile sur le feu.

Devant les députés convoqués en session extraordinaire, le Premier ministre britannique a prononcé un discours d'une grande fermeté. Il ne s'agit "pas de politique, ni de manifestation mais de vol", a lancé David Cameron, promettant la prison aux casseurs, qualifiés de "criminels", leur assurant qu'ils allaient payer pour ce qu'ils avaient fait. Il faut "une justice qui établisse clairement la ligne entre ce qui est bien et ce qui est mal", a-t-il expliqué.

Couvre-feu et mobilisation de l'armée

Face aux émeutes qui ont fait quatre morts, le pouvoir réfléchit aux conditions de mise en place d'un couvre-feu.
David Cameron affirme par ailleurs qu'il n'exclut pas de recourir à l'armée, afin de donner une plus grande marge de manoeuvre à la police, de permettre aux policiers de monter plus nombreux en première ligne. En réponse à la question d'un député de Tottenham, le Premier ministre britannique a reconnu qu'au cours de la première journée d'émeutes, “trop peu” de policiers avaient été mobilisés.
La police pourra également désormais faire enlever aux casseurs masqués foulards, masques et autres cagoules.

Aux commerçants et habitants victimes de ces dégradations, il a annoncé la création d'un fonds d'indemnisation de 22 millions d'euros. "Si votre gagne-pain ou vos biens ont été endommagés, nous vous indemniserons", a-t-il promis.
_ Selon des chiffres encore provisoires des assureurs et de groupements professionnels, la facture de ces quatre nuits d'émeutes dépasserait les 225 millions d'euros.

En revanche, dans la bouche de David Cameron, aucune remise en cause de la politique de rigueur budgétaire du gouvernement, qui impacte notamment les forces de l'ordre. Afin d'éliminer la quasi-totalité des déficits publics, le budget de la police doit être amputé de plus de 20% d'ici 2014/2015, ce qui entraînera la suppression de quelque 16.000 postes.

Gilles Halais, avec agences

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