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Du roi à son petit-fils, la couronne espagnole collectionne les impairs

Le roi Juan Carlos a été rapatrié après une chute lors d'une partie de chasse onéreuse en Afrique, selon les médias, alors que le pays subit la crise. Un couac de plus pour la famille royale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le roi d'Espagne, Juan Carlos, à Madrid, le 27 décembre 2011. (JAVIER SORIANO / AFP)

Un faux pas de plus au compteur de la famille royale espagnole. Le roi Juan Carlos a dû être opéré après une chute, vendredi 13 avril, au Botswana. Son voyage dans ce pays africain, d'ordre privé, crée la polémique en Espagne : le monarque s'y serait rendu pour participer à une chasse à l'éléphant alors que son pays connaît une austérité sans précédent et que ses proches accumulent les boulettes.

• Le roi et son onéreuse passion  

Le roi, qui s'est fracturé la hanche lors d'une chute vendredi, a aussitôt été rapatrié dans son pays. "L'évolution du patient est totalement satisfaisante", ont assuré dimanche ses médecins. 

Mais au-delà de ces nouvelles rassurantes sur la santé du souverain, les médias pointent le motif même du voyage. Selon eux, le roi, âgé de 74 ans, s'est rendu en Afrique pour une partie de chasse à l'éléphant, une pratique autorisée au Botswana à condition de payer. Un tel safari coûte au moins 30 000 euros, selon le journal de centre droit El Mundo, qui a publié une photo de Juan Carlos posant en 2006 dans le même pays, fusil à la main, devant un éléphant mort.

Alors que l'Espagne vient de présenter un budget d'une rigueur sans précédent, la passion du roi pour ce type de chasse n'est pas une bonne publicité pour la monarchie. "Le spectacle d'un monarque chassant les éléphants en Afrique alors que la crise économique dans notre pays provoque tant de problèmes pour les Espagnols" transmet "une image d'indifférence et de frivolité que le chef d'Etat ne devrait jamais donner", écrit El Mundo. Pour El Pais (lien en espagnol), trop d'opacité règne encore autour des voyages privés à l'étranger du chef de l'Etat. Ils ne sont bien souvent pas "communiqués officiellement ni au gouvernement, ni au Parlement, ni à l'opinion publique"

Un éléphant au Chobe National Park à Kasane (Botswana), le 13 novembre 2010. (THOMAS SCHULZE / MAXPPP)
Un voyage onéreux donc, d'après les journaux, qui fait d'autant plus jaser qu'en décembre, Juan Carlos avait appelé les responsables publics à faire preuve de "rigueur, de sérieux et d'exemplarité".

• Le gendre inculpé dans une affaire de corruption

Inaki Urdangarin, marié à la princesse Cristina, la plus jeune des filles du roi Juan Carlos, a été inculpé en décembre par le tribunal supérieur de justice des Baléares. Avec un associé, le gendre aurait détourné plusieurs millions d'euros en facturant des prestations fictives dans le cadre de gros événements organisés par une société de mécénat qu'il a présidée entre 2004 et 2006. Quelques jours auparavant, le quotidien El Mundo (lien en espagnol) révélait que le "gendrissime", comme il est surnommé, aurait utilisé une fondation en faveur d'enfants handicapés pour placer une partie de l'argent détourné dans un paradis fiscal.

Prise dans les remous de cette affaire, la famille royale avait lancé une opération transparence. Fin décembre, le roi avait publié le détail de ses comptes, la toute première fois en trente-deux ans. 

• Un petit-fils du roi qui se tire une balle dans le pied

Felipe Juan Froilan de Marichalar y Borbon, 13 ans, le petit-fils aîné du roi, s'est blessé au pied droit alors qu'il pratiquait le tir, a annoncé mardi 10 avril la famille royale. C'est pourtant une pratique interdite aux moins de 14 ans en Espagne.

Selon la Maison royale, l'accident est survenu alors que l'enfant "s'entraînait au tir" avec un fusil de calibre 36 dans la cour de la propriété familiale de Soria, au nord de Madrid. D'après un communiqué médical, le tir lui a traversé le pied. La police affirme que le père de l'enfant pourrait être passible d'une amende.

Cet incident rappelle également un souvenir pour la couronne espagnole. En 1956, au Portugal, Juan Carlos, alors jeune élève officier de 18 ans, et son frère Alfonso, maniaient un revolver dans une demeure familiale lorsqu'un tir accidentel avait tué ce dernier.

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